Les bonnes pratiques RSE de la LegalTech

En résonnance avec les fondamentaux du développement durable, les politiques RSE des entreprises reposent sur des actions au niveau social, sociétal et environnemental. Il en va de même dans la LegalTech ou bon nombre de LegalTechs déploient une politique RSE au niveau social, sociétal, environnemental et éthique.  Tour d’horizon d’exemples d'actions RSE déployées par des legaltech avec Manon Filhol, responsable RH et RSE chez Data Legal Drive, Inès Hamy, co-fondatrice d'Octolo et Louis Larret-Chahine, cofondateur de Predictice

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Manon Filhol, responsable RH et RSE chez Data Legal Drive

Louis Larret-Chahine, cofondateur de Predictice

Inès Hamy, présidente d’Octolo

Exemples d’actions sociales ou sociétales

Sur le plan social, il est bien connu que le bonheur est dans les start-up. Il est vrai que les LegalTechs soignent leur politique RH : télétravail, équilibre vie pro - vie perso, droit à la déconnexion, développement des compétences et de l’employabilité…« Nous avons à cœur de favoriser l’emploi en France et dans les territoires, confie Manon Filhol, responsable RH et RSE chez Data Legal Drive, logiciel RGPD. 30 % de nos 60 collaborateurs sont en full remote, c’est-à-dire qu’ils travaillent d'où ils veulent. Nous avons souscrit à un abonnement à une plateforme d’apprentissage en ligne qui permet à chaque collaborateur, en parallèle du parcours de formations obligatoire, de se former sur son temps libre sur les sujets qui l’intéresse. »

Pour engager et récompenser leurs collaborateurs, certaines LegalTechs favorisent l’actionnariat salarié et distribuent des bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE). C’est notamment le cas de Data Legal Drive et d’Octolo, qui digitalise le secrétariat juridique des entreprises et des bailleurs sociaux (via Octolo Habitat ).

 

La parité, un but difficile à atteindre

La parité représente un défi pour de nombreuses start-up de la tech et du digital, de fait de la surreprésentation des hommes dans les métiers de l'ingénierie et de l’informatique. Les LegalTechs ne dérogent pas à la règle, mais elles ont un avantage dans leur quête de la parité : les juristes qu’elles embauchent souvent dans leurs équipes commerciales, produits ou marketing sont généralement des femmes, les professions juridiques étant en effet largement féminisées. Les LegalTechs s’emploient à tendre vers cet équilibre même s’il est difficile à atteindre. « En tant qu’entrepreneure, la parité est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, indique Inès Hamy, présidente d’Octolo, qui est notamment engagée au sein du collectif Sista, qui vise à réduire les inégalités de financement entre les femmes et les hommes entrepreneurs. L’objectif de la parité est louable et profitable pour les entreprises car, on le sait, la mixité est source de nombreux bienfaits pour les entreprises. »

La LegalTech Seraphin.legal, solution de gestion de contrats, est notamment signataire du Manifeste pour la reconversion des femmes dans les métiers du numérique1 et de l’appel du collectif Jamais sans elles. Des actions concrètes s’en sont suivis. « Par exemple, des centaines de femmes ont bénéficié de nos formations gratuitement, se réjouit Thomas Saint-Aubin, cofondateur et CEO de Seraphin.legal. Notamment en Afrique où nous avons formé de nombreuses juristes tunisiennes au chômage. Je suis également vigilant sur la prise de parole en externe, afin que ce ne soit pas toujours une figure masculine qui soit mise en avant. »Chez Predictice, plateforme de recherche et d'analyse juridique, qui est signataire du Parental Act, un congé parental d’un mois minimum et rémunéré à 100 % est accordé au second parent. La grille des salaires est transparente : à poste équivalent et à compétences égales, hommes et femmes perçoivent la même rémunération.

 

Exemples d’actions environnementales

Tout est bon pour lutter contre le réchauffement climatique : tri sélectif des déchets, réduction des déchets (papier, gobelets, capsules de café, emballages…) et des consommations énergétiques, achats responsables et français, mobilités douces… Les exemples d’actions mises en œuvre au niveau environnemental ne manquent pas. « Ce sont souvent des mesures de bon sens, comme éteindre la lumière quand on quitte une pièce, observe Louis Larret-Chahine, cofondateur de Predictice. Il est difficile dans notre secteur d’activité de trouver des points d’impact qui vont réellement changer la donne. C’est probablement plus facile dans les industries très énergivores. Mais, nous essayons d’être innovants dans nos pratiques RSE comme nous le sommes avec nos produits ! »

Ainsi, Predictice a fait le choix de bannir la viande de ses repas d’affaires et de ses événements d’entreprise. « L’élevage a un fort impact environnemental, c’est pourquoi nous avons pris la décision de ne plus financer sa consommation en interne, témoigne Louis Larret-Chahine. Nos clients et nos salariés comprennent très bien notre résolution. Autre exemple, nous avons également fait une croix sur les imprimantes. Nous avons ainsi perdu peu à peu le besoin et l’habitude d’imprimer. »

Chez Data Legal Drive, la chasse au plastique est ouverte. « Nous proposons des gourdes et des tasses à nos collaborateurs pour éviter la consommation de produits jetables, illustre Manon Filhol. Nous privilégions les réparations au rachat, etc. En 2023, nous comptons mesurer notre empreinte carbone. » Enfin, Seraphin.legal n’est pas en reste : produits ménagers et d’hygiène achetés en vrac et stockés dans des contenants en verre consignés, mise à disposition de lunch boxes réutilisables pour les repas ou encore de vélos de fonction… La LegalTech propose d’ailleurs un legalbot2 en libre accès permettant aux entreprises d’auto-évaluer leur stratégie en matière de RSE.

 

Cap sur un numérique sobre et responsable

Nombre de LegalTechs respectent les bonnes pratiques en matière de numérique responsable. Octolo fait par exemple le choix de datacenters écoresponsables en France. « Nous travaillons également sur le bas débit afin que chaque utilisateur puisse se servir de notre outil d’où qu’il se trouve », souligne Inès Hamy. « Avec la coordinatrice RSE de Seraphin.legal, nous nous formons depuis un an pour analyser et minimiser l’impact de nos pratiques en matière de développement et de stockage, indique Thomas Saint-Aubin, dont l’entreprise est signataire du manifeste Planet Tech’Care3. Nous nous intéressons du code aux serveurs ! »La plupart des éditeurs éco-conçoivent leurs logiciels. L’impact environnemental est intégré tout au long du développement. C’est le principe du green by design. Par exemple, chez Octolo, Inès Hamy met en avant l’optimisation au niveau des fichiers afin de limiter leur poids, et donc leur stockage.

« L’éthique numérique doit être au cœur des préoccupations des LegalTechs, met en exergue Thomas Saint-Aubin. Plus l’intelligence artificielle se développe, plus nous avons un rôle à jouer pour construire la 4e génération des droits de l’Homme, les digital human rights. Nous devons former nos développeurs pour qu’ils intègrent tout au long de la conception des outils numériques de multiples considérations : légales, sécuritaires, éthiques, environnementales… Nous devons nous différencier de la vision américaine où code is law, et apporter notre savoir-faire pour que law is code ! » Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années ! Ces petites entreprises de la LegalTech démontrent bien que la responsabilité sociale des entreprises est avant tout une question de convictions et de volonté.