Fonction publique - Les agents publics jugent complexes certaines démarches administratives internes
Selon une étude inédite, certaines des démarches administratives que les agents publics ont à réaliser dans le cadre de leur vie professionnelle peuvent être de véritables casse-tête. Sont citées les démarches liées à un handicap, de même que celles qui, plus courantes, concernent un changement de poste.
Les agents publics jugent que les démarches administratives qu'ils ont à accomplir dans le cadre professionnel, comme celles qui sont liées à un changement de grade, un départ en formation ou un arrêt maladie, sont dans l'ensemble plutôt simples. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée pour la direction interministérielle à la transformation publique (DITP) auprès de 3.755 agents des trois fonctions publiques, dont près de 31% d'agents territoriaux.
Pour l'ensemble des démarches administratives que ces personnes ont eu à effectuer dans un cadre professionnel au cours des deux années qui se sont écoulées, 23% en moyenne ont ressenti de la complexité, selon cette étude menée par internet en décembre dernier. Un chiffre très proche de celui qu'une étude a dégagé en 2016 pour les démarches accomplies par les particuliers (21%). L'étude conclut à "un jugement globalement positif" des agents et ce, quelle que soit l'administration à laquelle ils appartiennent (Etat, collectivité, ou hôpital). Une bonne nouvelle à saluer, d'autant que les trois démarches les plus courantes (formation, arrêt maladie ordinaire et déclaration de changement de situation personnelle) apparaissent comme les plus simples (avec des taux de simplicité ressentie de 85% à 8%).
Pour certaines démarches en revanche, il n'en va pas ainsi. Celles qui sont liées au handicap, à une longue maladie, à un accident ou une maladie professionnelle n'ont certes concerné que 8% à 13% des agents au cours des deux années précédant l'enquête, mais plus de 40% de ces agents jugent compliquées les démarches professionnelles qu'ils ont eu à accomplir du fait de ces situations.
Le jugement des agents est aussi moins bon pour toutes les démarches liées à l'évolution professionnelle : intégration de la fonction publique, changement de poste au sein de la même fonction publique, concours ou examen professionnel. Pour toutes ces situations, qui ont concerné entre 22% et 26% des agents, le taux de complexité ressentie n'est jamais inférieur à 30%.
"L'administration n'est pas assez à l'écoute"
Les lourdeurs administratives, la multiplicité des documents à fournir, les délais d'attente, les difficultés à obtenir les documents nécessaires, l'accès difficile à certaines informations sont les motifs le plus souvent invoqués par les agents pour expliquer la complexité des démarches. Ce sont autant de difficultés qui font dire à 54% des agents que l'administration n'est aujourd'hui "pas suffisamment à leur écoute". Un taux de réponse qui est légèrement inférieur pour les fonctions publiques d'Etat et territoriale (53%), mais qui grimpe à 58% pour les agents des hôpitaux. Au total, les agents s'avèrent plus sévères que le grand public, qui considère à 34% seulement que l'administration n'est pas à son écoute.
Autre point noir instructif, à l'heure où le gouvernement mène, dans le cadre d'Action publique 2022, une réflexion sur l’évolution de l’environnement de travail professionnel : tous les agents sont loin d'avoir identifié leur référent "ressources humaines" au sein de leur administration. 72% des agents en moyenne y sont parvenus. C'est plus fréquemment le cas dans la territoriale (80%) que dans les services de l'Etat (65%). Parmi ceux qui ont connaissance de ce référent, 85% en moyenne ont été en contact avec lui au cours des deux dernières années. Sur cet item, la territoriale peut se féliciter d'un taux de 88%.