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Hébergement - Les familles représentent 60% de l'hébergement social

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur les personnes accueillies dans les structures d'hébergement social (hors urgence). L'hébergement social hors urgence - ou plus précisément les établissements d'accueil pour adultes et familles en difficulté sociale - regroupe plusieurs catégories : les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), les centres d'hébergement non conventionnés (dont notamment les centres d'hébergement de stabilisation), les centres maternels (ou établissements d'accueil mère-enfant), les maisons relais (ou pensions de famille), les centres d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) ou encore les centres provisoires d'hébergement (CPH). A la fin de 2008 - date de référence de l'étude -, ces structures accueillaient 70.400 personnes. Les CHRS en représentent la moitié, les Cada un peu moins d'un tiers et le solde se répartit entre les autres types de structures.
En termes de public, ces établissements accueillent près de deux tiers de familles (61%). Cette proportion monte même à 78% en Cada. Près de 30% des personnes accueillies - enfants compris - appartiennent à une famille monoparentale, avec une moyenne de 1,5 enfant par famille. Les CHRS accueillent 50% des mères isolées, devant les centres maternels (25%) et les Cada (16%). Les mères isolées avec enfant constituent toutefois 94% de la population accueillie en centres maternels. Les pères isolés (treize fois moins nombreux que les mères) sont, pour leur part, accueillis en CHRS (61%) et en Cada (22%). Parmi le 39% de personnes isolées, on compte essentiellement des hommes (71%), surtout dans les maisons relais (86%).
Autre caractéristique mise en valeur par l'étude de la Drees : près de la moitié (46%) des personnes accueillies en hébergement social a moins de 25 ans, ce qui est très supérieur à la part de cette tranche d'âge dans la population française (31%). L'âge moyen est d'ailleurs de 27 ans dans l'hébergement social (36 ans si l'on ne tient pas compte des enfants accompagnant un adulte). A l'inverse, les plus de 60 ans sont quasiment absents de ce type de structures (3%). Enfin, l'étude montre que six ressortissants étrangers sur dix accueillis en hébergement social le sont en Cada ou en CPH.

Seulement 30% de sorties vers un logement ordinaire

La Drees étudie également les motifs du recours à l'hébergement social. Trois mobiles se détachent nettement : la demande d'asile (27% des cas), qui concerne principalement les Cada, la sortie d'une structure d'hébergement (16%) ou la sortie de la rue (14%). Parmi les personnes accueillies, 30% vivaient auparavant en hébergement d'urgence, 16% vivaient déjà en hébergement social hors urgence ou en logement adapté, 16% étaient logés gratuitement ou hébergés dans la famille ou chez des amis et 10% disposaient de leur propre logement. En termes de situation sociale, environ 30% des personnes accueillies sont au chômage et 40% sont inactives. Ceci explique qu'un tiers des personnes accueillies ne dispose d'aucune ressource. Mais environ 20% des personnes accueillies sont toutefois en situation d'emploi. La durée moyenne de séjour dans un hébergement social est de neuf mois, mais avec des différences importantes selon le type de structures : 3 mois en CHRS "stabilisation", 8 mois en CHRS "insertion", 9 mois en centres maternels, 11 mois en CPH, 17 mois en maisons relais ou encore 18 mois en Cada.
L'efficacité de l'hébergement social dans la transition vers un logement plus durable et autonome apparaît pour le moins mitigée. Ainsi, 30% des sorties constatées en 2008 se sont faites vers un logement ordinaire (dont 18% en HLM), avec à nouveau de fortes différences selon les types d'hébergement : 19% pour les sorties de Cada, 32% pour les CHRS, 35% en maisons relais, mais 48% pour les centres maternels et 73% pour les CPH. A côté de ces insertions réussies, plus du quart des personnes accueillies sortent sans que l'établissement ait pu proposer une solution. Parmi elles, 5% rejoignent un hébergement d'urgence et 22% se retrouvent sans abri, en hébergement de fortune ou quittent l'établissement sans destination précise ou sans informer le personnel. Deux tiers de ces personnes retrouvent ainsi la situation qu'elles connaissaient avant leur entrée en hébergement social.