Environnement - Les Franciliens moins exposés aux polluants gazeux lors de leurs déplacements
Entre 1998 et 2008, les niveaux d'exposition au monoxyde de carbone et au benzène lors des déplacements en région parisienne ont diminué respectivement de 75% et de 90%. Tel est l'un des principaux enseignements d'une étude menée par le laboratoire central de la préfecture de police de Paris, le laboratoire d'hygiène de la ville de Paris et la RATP, dont les résultats ont été présentés ce 21 octobre. Financée par l'Ademe dans le cadre du programme Primequal (programme de recherches interorganismes pour une meilleure qualité de l'air à l'échelle locale) associé au Predit (programme national de recherche et d'innovation dans les transports terrestres), cette étude visait à établir les niveaux d'exposition aux polluants atmosphériques auxquels sont soumis les Franciliens au cours de leurs trajets quotidiens domicile-travail aux heures de pointe le matin et le soir.
Différents modes de locomotion (véhicule particulier, bus, métro, RER, tramway, vélo et marche) ont été comparés. Sans surprise, l'usager le plus exposé aux différents polluants (dioxyde d'azote, benzène, toluène, monoxyde de carbone) est l'automobiliste, notamment celui qui emprunte le boulevard périphérique. Dans les rames de métro et de RER, les niveaux des polluants gazeux sont globalement faibles. Par contre, la pollution due aux particules est élevée sur les lignes dont le parcours est essentiellement souterrain, du fait du système de freinage des matériels roulants. Sur le RER A et sur les lignes 1 et 14 du métro, par exemple, les teneurs médianes en PM 2,5 sont comprises entre 119 et 155 μg/m3 et les maxima atteignent respectivement 311, 262 et 264 μg/m3.
Les passagers des bus sont soumis au même niveau d'exposition que les automobilistes concernant le dioxyde d'azote, les particules PM 2,5 et le formaldéhyde. En revanche, leur niveau d'exposition au benzène est moindre. Malgré leur proximité avec la circulation automobile, les cyclistes ont un niveau d'exposition généralement intermédiaire pour tous les polluants. Pour les particules fines, ils sont à égalité avec les passagers des bus. Les moins exposés à la pollution atmosphérique sont les piétons, dès lors qu'ils marchent dans un quartier piétonnier, et les usagers du tramway.
Anne Lenormand