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Transports - Les Rencontres du covoiturage prônent la complémentarité

Lors des deuxièmes Rencontres du covoiturage organisées le 21 octobre par l'opérateur Greencove Ingénierie, Laurent Fautras, responsable intermodalité au département services à la clientèle de Transilien SNCF, a tiré un premier bilan de l'expérimentation lancée dans ce domaine sur le réseau francilien. Modeste, celle-ci n'en est pas moins intéressante, car elle est menée sur les fonds propres de Transilien et réalisée à la demande de collectivités soucieuses de décongestionner les abords des gares et les parkings qu'elles gèrent.
Lancée le 16 septembre dernier dans 23 gares pilotes, essentiellement situées en grande couronne, elle consiste dans la mise en place d'une plateforme dédiée à la mise en relation entre covoitureurs et covoiturés. Paramétré en fonction de ces critères, cet outil concerne donc des trajets pendulaires de travailleurs habitués à rejoindre une gare proche de leur domicile. "En Ile-de-France, 380.000 utilisateurs du réseau Transilien se rendent chaque jour à leur gare, et presque tous prennent leur voiture. Pour leur faciliter l'accès aux gares en permettant un voyage sans coutures, le covoiturage est une solution à tester. Avec 111 inscrits ces deux derniers mois et une soixantaine de trajets réalisés par ce biais en covoiturage, le démarrage se fait en douceur. Mais des réflexions vont s'engager avec les collectivités pour mettre à disposition des places sur les parkings des gares. Et aussi avec le Stif, dans le cadre de discussions qui s'amorcent sur les branches sud du RER B et est et ouest de la ligne A. Reste enfin à trouver un accord avec la RATP pour qu'à terme, ce service prenne une dimension régionale", a expliqué Laurent Fautras.

"Faciliter au niveau périurbain le rabattement vers des grandes lignes de transports collectifs est l'un des points forts du covoiturage", a renchéri Christine Bruneau, maire-adjointe de Boulogne-Billancourt en charge du développement durable. Par ailleurs, des complémentarités entre ce type de services de covoiturage et des solutions d'autopartage devraient vite voir le jour à en croire Françoise de la Charlerie, responsable projets chez Keolis. Cette filiale de la SNCF dispose d'un service d'autopartage lancé il y a deux ans avec la ville de Lille. Dénommé Lilas, il affiche un millier d'adhérents, dont les trois quarts empruntent régulièrement les transports en commun. "Pour qu'il se développe, il faut optimiser l'usage du parc de voitures partagées, nouer des partenariats avec les transporteurs locaux, augmenter en ville le nombre de parcs-relais et mieux sonder les besoins des habitants par le biais d'enquêtes mobilité", a conclu Françoise de la Charlerie.
 

Morgan Boëdec / Victoires-Editions