Les rythmes scolaires au centre de la convention citoyenne sur les "temps de l'enfant"

La convention citoyenne sur les temps de l'enfant a abordé lors de sa deuxième session du 4 au 6 juillet 2025 la délicate question des rythmes scolaires et de la semaine de quatre jours à l'école primaire, un débat qui continue de diviser les acteurs de l'école. Les 140 citoyens de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant ont déterminé les neuf premières thématiques qui guideront les débats et la construction de leurs propositions. 

Faut-il répartir la semaine d'école sur quatre jours ou quatre jours et demi ? La question des rythmes scolaires, qui a donné lieu à plusieurs réformes contradictoires lors de la précédente décennie, a ressurgi samedi 5 juillet 2025 lors de la deuxième session de la convention citoyenne sur les temps de l'enfant organisée au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Représentants de l'Éducation nationale, des collectivités locales, intervenants sur le temps périscolaire et fédérations de parents d'élèves du public notamment se sont succédé devant des groupes de citoyens. Cette session a offert aux 140 citoyens (131 tirés au sort et 9 sélectionnés par ATD Quart Monde) un remake des arguments opposés qui ont accompagné chacune des trois réformes menées par les ministres Xavier Darcos (2008), Vincent Peillon (2013) puis Jean-Michel Blanquer (2017) et marquées par des allers-retours incessants dans l'organisation de la semaine à l'école. Ces deuxièmes rencontres de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant ont été ponctuées de rencontres et d'auditions - notamment de René Clarisse, maître de conférences émérite en psychologie, membre de l'Ortej (observatoire des rythmes et des temps de vie des enfants et des jeunes), Daniel Auverlot, président du CEE (Conseil d’évaluation de l'École) ou Bertrand Réau, coprésident de l'OVLEJ (Observatoire des vacances et des loisirs des enfants des jeunes).

La semaine des 4 jours n'est pas la meilleure

"Le consensus scientifique est que la semaine des quatre jours n'est pas la meilleure pour les apprentissages. La semaine de quatre jours et demi serait plus adaptée au rythme chronobiologique de l'enfant", explique Gabriel Fraga, vice-président de l'Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales (Andev). "La semaine de quatre jours est ce qui correspond le plus aux attentes d'emploi du temps de l'adulte, enseignants, fonctionnaires territoriaux, parents. Quatre jours et demi c'est plus adapté à l'enfant, mais plus de contraintes pour les adultes", expose-t-il.

En primaire, les élèves ont 24 heures de classe sur une semaine organisée officiellement sur quatre jours et demi. Mais depuis 2017, les communes peuvent par dérogation opter pour répartir ces 24 heures sur quatre jours. Cette "organisation dérogatoire" est choisie par 90% des communes.

La France à part

En mai 2025, un rapport de la Cour des comptes avait jugé que la semaine de quatre jours constituait une "organisation en décalage avec les besoins de l'élève" (voir notre article du 20 mai 2025). Le temps scolaire "n'apparaît pas prioritairement conçu en fonction des élèves". La semaine de quatre jours est notamment décriée comme ayant un "rôle néfaste sur la vigilance et les performances des enfants les deux premiers jours de la semaine liées à une désynchronisation liée au week-end prolongé", écrit-elle. Pour le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, "il faut revenir rapidement à l'esprit de la loi de juillet 2013 qui avait modifié profondément l'organisation du temps scolaire, avec la semaine de quatre jours et demi".

À noter que plusieurs grandes villes ont décidé de maintenir le système des 4,5 jours, comme Paris ou Lille, occasionnant des débats en raison de la fin programmée du FSDAP (fonds de soutien au développement des activités périscolaires) à la rentrée 2025 (voir notre article du 29 avril 2025). 

 

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