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Finances publiques - L'exécutif confirme ses objectifs de baisse des dépenses publiques

La France ne parviendra qu'en 2017 à un déficit public de 3% du PIB, conforme aux traités européens. Elle garde le cap des économies, fixé à 21 milliards d'euros dès 2015.

Le secteur public devra parvenir à 21 milliards d'euros d'économies en 2015. Lors d'une conférence de presse à Bercy, le ministre des Finances, Michel Sapin a réaffirmé ce 10 septembre l'objectif fixé au printemps. Mais la conjoncture, plus dégradée que prévu, rend l'effort plus difficile à réaliser. Les nouvelles prévisions économiques rendues publiques par le gouvernement ne sont pas bonnes. La croissance ne devrait être que de 0,4% cette année, puis elle atteindrait 1% l'année prochaine (contre respectivement 1% et 1,7% espérés jusque-là). Par ailleurs, l'inflation risque d'être faible sur une période assez longue : de 0,5% en 2014, elle demeurerait à 0,9% en 2015. Or, le moindre taux d'inflation neutralise les économies que le gouvernement comptait obtenir par le gel des prestations.
En maintenant ainsi l'objectif d'économies fixé pour l'année prochaine, Michel Sapin a contredit des déclarations qu'il avait faites le 2 septembre à l'AFP. Ce jour-là, il avait indiqué que les 21 milliards d'euros de dépenses publiques en moins prévus en 2015 ne seraient pas atteints. La volte-face de la France a des conséquences : elle doit compenser les deux milliards d'euros d'économies qui auraient été réalisés notamment si l'inflation avait atteint le taux prévu initialement (1,5%). A cette fin, le gouvernement détaillera de nouvelles mesures lors de la présentation du budget, le 1er octobre prochain. Il s'agira de nouvelles coupes dans les budgets publics et non de hausses d'impôts, a assuré le gouvernement.
Comme en 2015, l'objectif d'économies durant les deux années suivantes ne varie pas (au total 50 milliards d'euros en trois ans). "Nous ne changeons pas de trajectoire. (…) Le sérieux budgétaire avec la réduction des dépenses publiques reste la ligne qui sera suivie", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, lors du compte rendu du Conseil des ministres. Il a précisé à cette occasion que le gouvernement n'a pas l'intention néanmoins d'aller au-delà des 50 milliards d'euros d'économies sur les dépenses publiques.
Le maintien des objectifs d'économies n'empêchera pas un dérapage du déficit public. De 4,2% du PIB en 2013, ce dernier passera à 4,4% cette année, puis à 4,3% en 2015. La France ne tiendra donc pas l'engagement pris auprès de la Commission européenne de parvenir à 3% de déficit public l'année prochaine. Selon les nouvelles prévisions, elle n'y arrivera qu'en 2017. Ce qui oblige la France à demander à Bruxelles un sursis pour la troisième fois.
Dans ce contexte, il y a de fortes chances que le gouvernement reste inflexible face aux élus locaux qui, lors d'une réunion ce 11 septembre, lui demanderont de revenir sur la baisse des dotations de 11 milliards d'euros entre 2015 et 2017. Même un nouvel échelonnement de la baisse paraît difficile à obtenir. 

 

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