Citoyenneté - Lutte contre le racisme et l'antisémitisme : le plan d'action du gouvernement mobilise les collectivités
Aux côtés de l'Etat, de la Justice et des associations, les collectivités locales seront l'un des principaux acteurs du plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme présenté le 17 avril par le Premier ministre. Zoom sur les principales mesures de ce plan qui intéressent les collectivités.
Parmi les 40 mesures du plan doté de 100 millions d'euros sur trois ans, Manuel Valls a annoncé la mobilisation de l'école "pour transmettre et faire vivre les valeurs de la République". Pour cela, l'offre de formation et les ressources éducatives consacrées à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme seront renforcées. Par ailleurs, les enseignants seront formés aux valeurs de la République et à la laïcité. Quant aux mairies, elles seront encouragées à introduire dans les projets éducatifs territoriaux des initiatives de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
L'éducation à la citoyenneté sera encouragée bien au-delà de l'école. Les institutions mémorielles, qu'elles soient nationales ou locales, seront sollicitées. Pour faciliter leur mise en réseau et leur intervention, un fonds "mémoire et histoires" va être créé. De plus, chaque école et chaque établissement d'enseignement secondaire sera incité à nouer un partenariat privilégié avec un ou plusieurs sites mémoriels ou centres d'archives, qu'il fera figurer dans son projet d'établissement ou projet d'école.
Quant aux associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, elles bénéficieront du renfort de jeunes volontaires du service civique. Celles qui sont engagées dans la promotion des valeurs républicaines obtiendront un label spécifique qui valorisera leur action.
Il sera proposé à des jeunes de bénéficier d'un parrainage citoyen, c'est-à-dire un suivi personnalisé, durant deux ans, par un adulte volontaire issu de la réserve citoyenne. Le jeune s'engagera dans la réalisation d'un projet personnel, susceptible de prendre diverses formes : service civique, mais aussi action bénévole, engagement associatif, stage dans un service public ou projet artistique. Il aura aussi l'opportunité de visiter des institutions. A ses dix-huit ans, il sera accompagné en mairie par son parrain pour s'inscrire sur les listes électorales.
Une mission citoyenneté auprès du préfet
Le plan vise aussi à stopper les messages d'incitation à la haine qui passent par internet. Pour cela les espaces publics numériques seront mis à contribution.
Parmi les mesures qui intéresseront aussi les élus et agents territoriaux, l'une d'elles vise à poursuivre le maintien de la sécurité aux abords des lieux de culte, des écoles et des points de rassemblement juifs et musulmans.
Si la lutte contre le racisme et l'antisémitisme est la Grande Cause nationale de l'année 2015, ce thème sera désormais à l'agenda chaque année durant la semaine du 21 mars. Un "grand moment fédérateur" sera organisé à ce moment-là.
Les collectivités devront inscrire leur action dans un cadre institutionnel rénové concernant les politiques locales de citoyenneté. Une "instance opérationnelle" sera, dans chaque département, le fer de lance de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Les actions en la matière seront organisées au moyen de plans territoriaux dédiés qui auront aussi pour vocation de promouvoir la citoyenneté. De plus, de "véritables missions citoyenneté" seront placées auprès des préfets.