Métropole du Grand Paris : une foncière pour créer des dynamiques commerciales positives

La nouvelle foncière Centres-villes vivants de la métropole du Grand Paris a été lancée officiellement le 5 octobre 2023. Permettant de racheter les murs de boutiques pour enclencher des dynamiques positives dans les communes du territoire, elle viendra en complément du programme à l'œuvre depuis 2018, qui a accompagné 82 communes.

150 millions d’euros sur dix ans, soit le potentiel pour 400 murs de boutique ou 40.000 mètres carrés… C’est le périmètre de la nouvelle foncière Centres-villes vivants, lancée officiellement le 5 octobre 2023 par la métropole du Grand Paris (MGP). La foncière vient compléter un dispositif en place depuis 2018, destiné à doter les communes de moyens pour revitaliser ou dynamiser leurs commerces. "Ce programme a accompagné 82 communes sur le territoire de la métropole, explique à Localtis Marine Onfray, directrice générale de la foncière. Parmi elles, 64 ont touché des subventions pour 22 millions d’euros." Le programme propose notamment aux communes des outils statistiques et d’observation mais aussi des outils juridiques. "La MGP fournit des consultations juridiques, mais elle peut aussi poser un diagnostic sur l’état d’un commerce et débloquer des subventions pour sa rénovation, ou pour l’acquisition d’un droit au bail ou d’un fonds de commerce, souligne Marine Onfray. Mais le volet qui est moins traité est l’intervention sur le foncier, pouvoir porter des murs de boutique, et doter les mairies de moyens pour contrôler la vocation commerciale des locaux dans le long terme. C’est un véritable enjeu car tous les moyens d’action actuellement disponibles sont éphémères."

La nouvelle foncière, qui était en gestation depuis trois ans (voir notre article du 21 octobre 2021), permettra d’acheter des murs commerciaux, et plus particulièrement les locaux vacants, les murs commerciaux dont le bailleur attend un loyer trop élevé, que la structure pourra remettre sur le marché avec un loyer plus modéré, ou des murs occupés mais dont l’activité commerciale ne correspond pas à la destination souhaitée par la commune. Elle pourra intervenir dans le neuf ou dans l’ancien, en portage direct ou par des prises de participation dans d’autres foncières commerciales.

"On va regarder local par local"

L’idée est de travailler en complémentarité avec les communes du Grand Paris, via une concertation. "On va regarder local par local en fonction des problématiques qu’on souhaite traiter en priorité, et dresser, commune par commune, un plan ou un schéma directeur du commerce pour savoir quels sont les axes majeurs qu’il est important de maîtriser pour que le commerce soit florissant, précise Marine Onfray. C’est un travail de dentelle pour repérer les emplacements les plus critiques, le but n’étant pas de posséder la majorité des murs mais d’intervenir pour impulser un retournement quand la vacance est en train de s’installer et enclencher un cercle vertueux."

Au-delà de la Métropole du Grand Paris, cinq autres actionnaires fondateurs sont dans l’aventure : la Banque des Territoires, la chambre de commerce et d’industrie Paris Île-de-France, la chambre de métiers et de l’artisanat d’Île-de-France, Semmaris et Crédit agricole d’Île-de-France.

Les modalités pratiques d’intervention de la foncière seront détaillées lors de la troisième édition des assises métropolitaines du centre-ville le 8 novembre. L’objectif est d’étudier les premiers dossiers d’ici fin 2023, pour les mener à bien soit en toute fin d’année, soit début 2024.