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Perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface : un outil cartographique montre les disparités entre départements 

L'association Générations futures a publié le 16 avril une série de cartes sur la présence de pesticides perturbateurs endocriniens dans les eaux superficielles (rivières, lacs, étangs), ainsi dénommées par opposition aux eaux souterraines. Cet outil patiemment construit durant plusieurs mois à partir de données officielles jusque-là peu mises en avant s'avère utile aux habitants mais aussi aux collectivités.

La mise à disposition sur le site de Générations futures d'un outil cartographique sur la présence de pesticides perturbateurs endocriniens dans les eaux superficielles intervient trois mois après la présentation de la seconde stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens et six mois après celle de la Commission européenne. Deux ingénieurs data ont travaillé pour l'association sur les données de la plateforme Naïades et traité plus de trois millions d'analyses pour l'ensemble des départements. Cette interface nationale Naïades permet d’accéder aux données collectées par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité, notamment celles sur la qualité physicochimique des eaux de surface.

Les formats, standardisés, n'ont guère posé de problème. "Mais l'ancienneté des valeurs disponibles, un peu plus. Nous avons été contraints de remonter jusqu'en 2015 pour être certains de disposer de données sur l'ensemble du territoire. Des trous néanmoins persistent, une mise à jour sera faite cet été. Le manque d'harmonisation entre agences sur les seuils, méthodes et listes de substances recherchées complique par ailleurs la tâche - il serait bon d'uniformiser - et fait que toute comparaison entre des départements est à considérer de manière indicative", explique François Veillerette, directeur de cette ONG.

Trio de tête et disparités entre départements

Une carte présente le pourcentage de pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens (PE, d'après la base de données américaine TEDX) qui ont été quantifiés au moins une fois par département. "Ce pourcentage de ce qu'on retrouve dans les eaux est particulièrement intéressant", souligne François Veillerette. Il révèle de fortes disparités entre départements. La Gironde, la Manche, le Calvados la Seine-Maritime mais aussi l'est et le nord de la France sont les plus touchés par cette contamination.

Une autre carte présente pour chaque département les trois pesticides PE suspectés "dont les pourcentages de quantification sont les plus importants, par rapport aux nombres d’analyses les recherchant". Elle démontre qu'outre le glyphosate (herbicide toujours utilisé actuellement), la persistance de deux substances pour leur part interdites, le métolachlore et l'atrazine, se vérifie dans l'environnement et à travers ces mesures, tout particulièrement dans celles effectuées dans les Hauts-de-France, le Loir-et-Cher, l'Indre-et-Loire, l'Eure-et-Loir et dans deux départements franciliens.