Pics de pollution : la mairie de Marseille lance une pétition pour interdire les escales des navires les plus polluants

"Stop à la pollution maritime en Méditerranée", "nous suffoquons" : la mairie de Marseille a lancé ce 19 juillet une pétition en ligne https://www.marseille.fr/mairie/stop-pollution pour que les navires les plus polluants ne puissent plus faire escale dans la deuxième ville de France lors des pics de pollution. "La Méditerranée est une des mers les plus polluées au monde. C'est une zone de non-droit", indique la mairie de Marseille en préambule de cette pétition qu'elle invite à signer sur son site internet, estimant que "les niveaux de pollution atteints dans les villes portuaires aujourd'hui ne sont plus acceptables".

"Alors que des discussions sont en cours au niveau international pour réglementer les niveaux d'émissions des bateaux, nous, Marseillais, exigeons que les règles internationales changent et soient bien plus protectrices de nos mers et de nos villes", ajoute la mairie, qui demande des "normes strictes et ambitieuses" afin de protéger la santé. La municipalité de la cité phocéenne souhaite en particulier que le préfet de région se prépare "à la mise en oeuvre d'une interdiction des escales pour les navires les plus polluants durant les pics de pollution".

En raison des températures caniculaires de ces derniers jours, le département des Bouches-du-Rhône a enregistré des concentrations élevées en ozone, qui ont conduit la préfecture à activer une "procédure d'alerte de niveau 2", soit une "vigilance renforcée tout public". Cette pollution, qui se forme lorsque les émissions provenant des combustibles fossiles et d'autres polluants d'origine humaine, comme les voitures, réagissent à la présence de la lumière du soleil, a conduit la préfecture à mettre en place une circulation différenciée dans le centre-ville de Marseille depuis le 18 juillet et jusqu'à nouvel ordre. Seuls les véhicules légers disposant d'une vignette Crit'Air allant de 0 à 3 peuvent circuler.

"Les limitations de trafic routier et l'instauration de zones à faibles émissions (ZFE) sont nécessaires, mais dans les villes portuaires, elles ne sont pas suffisantes", estime la mairie de Marseille sur son site internet. Dans la deuxième ville de France, les émissions d'oxydes d'azote d'origine maritime - dont 20% sont dues aux bateaux de croisière - ont dépassé pour la première fois en 2018 les émissions routières, selon l'organisme Atmo Sud.