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Développement local - Pierre-René Lemas : la Caisse des Dépôts, "laboratoire d'ingénierie financière" au service des élus locaux

Un cap. Ce sera "l'économie de la transition" - transition énergétique, écologique, démographique, territoriale, numérique… Et deux axes. "Les territoires" et "l'investissement". Voilà pour les grandes lignes, celles qui guident aujourd'hui la Caisse des Dépôts, telles que tracées par son directeur général, Pierre-René Lemas, le 23 janvier lors de ses vœux à la presse. Un temps d'échange au cours duquel le lien avec les collectivités locales a été omniprésent.
Cet "horizon" de la transition implique naturellement pour le groupe Caisse des Dépôts de "s'adapter". Autrement dit de revoir et de simplifier son organisation, de savoir faire des économies d'échelle, de réformer la "salle des machines" (informatique, RH…). Et surtout, reflétant les deux axes définis, cela a impliqué la création de deux "pôles". D'une part, un pôle exclusivement dédié aux territoires, la direction du réseau et des territoires, à la tête de laquelle vient d'être nommé Marc Abadie. D'autre part, une direction des investissements et du développement local.
La première sera chargée de "piloter et représenter les directions régionales", a expliqué Pierre-René Lemas. En sachant que ces directions régionales verront leur rôle renforcé, dans une logique de déconcentration, et représenteront bien l'ensemble des métiers de la Caisse des Dépôts auprès de leurs interlocuteurs en région - collectivités locales, notaires, Sem… Elles travailleront aussi en complète synergie avec la BPI. L'une de leurs premières missions étant de pouvoir apporter "une réponse aux élus locaux en matière d'ingénierie financière".
A cette fin, la création de la direction des investissements permettra précisément de "regrouper les moyens en une poche d'investissement" pour disposer d'une offre globale aux collectivités. L'activité de trois filiales (CDC Infrastructures, CDC Climat et CDC Numérique, qui disparaîtront en tant que telles) sera d'ailleurs "internalisée" au sein de cette direction de l'investissement.
"Nous devons redevenir un laboratoire d'ingénierie financière", "être aux côtés des acteurs locaux", "leur permettre de transformer leurs idées en projets finançables", insiste le directeur général, qui estime que le plus souvent, il n'y a pas de véritable problème de liquidités mais plutôt un problème de "tuyauterie". Et qui regrette par exemple qu'il ait fallu deux ans pour monter le premier project bond en France…
Pierre-René Lemas mentionne aussi l'opportunité que représente le "plan Juncker" pour les projets locaux d'équipement et d'infrastructures. Là aussi, plaide-t-il, "il faut le moins de bureaucratie possible, il faut que cela aille vite", veiller là encore à ce qu'il ne faille pas deux ans pour instruire un projet… Lui-même et plusieurs de ses homologues européens l'ont fait valoir auprès de Bruxelles. Et ont expliqué que les caisses des dépôts européennes sont prêtes à s'impliquer et "savent faire" - ont la capacité d'identifier, instruire et accompagner les projets susceptibles de faire l'objet de financements dans le cadre de ce plan Juncker. En France, cela se ferait au plus près des acteurs locaux grâce aux directions régionales. Elles espèrent donc que la Commission européenne sera prête à jouer la carte de la subsidiarité. En sachant que la Caisse des Dépôts "est prête à co-investir", cela devant alors se faire "projet par projet".
Se pencher sur le financement des projets locaux, c'est aussi naturellement évoquer l'enveloppe de 20 milliards d'euros de prêts sur fonds d'épargne. A ce sujet, Pierre-René Lemas rappelle notamment que ces prêts peuvent être accordés sur une durée de 40 voire 50 ans, ce qui en fait de la "quasi-subvention". Il note aussi que sur certains projets, la Caisse des Dépôts pourrait en outre "aider à faire des tours de table, à faire venir les investisseurs privés".
Enfin, s'agissant des "fondamentaux" de la Caisse des Dépôts que sont le logement et la politique de la ville, le directeur général a insisté sur "le rôle contracyclique" que joue le groupe dans ces domaines et a entre autres rappelé que les prêts au logement ont atteint un niveau record en 2014. Il a fait part de son intention d'améliorer ou étoffer encore l'offre de prêts. En termes de nouveaux types de prêts, on songe par exemple au "prêt amiante" créé à l'automne dernier. Ou encore aux prêts en faveur du logement intermédiaire.

 

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