Risques naturels - Protection du littoral : Noirmoutier fait inspecter ses digues
Nul hasard à ce que Noirmoutier ait une longueur d'avance. Là, face à l'Atlantique, le maintien des ouvrages de protection est une pratique forte qui ne date pas d'hier. Souvenir gravé dans la pierre, celui de la tempête de 1978, qui causa des ruptures de digues. "Pour reprendre à l'époque les choses en main, le syndicat intercommunal avait acquis l'intégralité du linéaire côtier. Puis un observatoire disposant d'une équipe de surveillance des digues fut créé", rappelle Noël Faucher, président de cette communauté de communes. Principale gestionnaire des digues, elle consacre un tiers de son budget d'investissement à la protection face à la mer et est porteuse du programme d'actions de prévention contre les inondations (Papi) approuvé durant l'été 2012. "Sur huit kilomètres de côtes, ce plan prévoit 14,8 millions d'euros de travaux pour sécuriser les ouvrages", ajoute l'élu. Un budget financé à 40% par l'Etat, 15% par le département et autant pour la région. Les 30% restants sont à la charge de la communauté de communes.
Consolider une expertise…
Pour faire réaliser l'étude de dangers qu'impose le Papi, la collectivité a lancé un appel d'offres d'un montant de 100.000 euros remporté par Bureau Veritas. Après neuf mois de travail, l'étude est livrée. "La majorité des digues datant du XVIIIe siècle, les techniques se sont perdues. Ici, à l'opposé des ouvrages d'art habituels, il n'y a ni norme ni cahier des charges. D'où l'intérêt d'appuyer nos connaissances empiriques sur une expertise scientifique, afin de déterminer les probabilités de rupture, les niveaux d'exposition de la population et l'occurrence des événements. Cet outil de connaissance précieux nous conforte dans ce que nous avions pressenti. Nous avons réorienté à partir de là nos priorités, en commençant les travaux par la digue du Sud-Est". C'est donc à Barbâtre, l'une des quatre communes de l'île, que le chantier de rehaussement des digues débute ce mois-ci.
… ou contre-expertiser
Dans le cadre d'un autre plan, celui de prévention des risques naturels littoraux (PPRL), lequel bénéficie à Noirmoutier d'une prolongation en vue d'une adoption d'ici l'été 2015, c'est une contre-expertise de l'étude fournie par l'Etat que la collectivité a par ailleurs commandée au bureau d'études DHI. "Nous avons constaté des écarts importants. La première étude minimisait les fonctionnalités du marais concernant la répartition des eaux en cas d'inondation", conclut Noël Faucher.