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Emploi / Formation - Rectorats et régions : ensemble pour développer les formations en alternance

Les travaux menés entre les régions et les recteurs dans le cadre de la plateforme d'engagements Etat-régions pour l'emploi signée fin mars 2016 vont bon train. Des groupes de travail vont plancher sur la carte des formations, les parcours de formation et l'ouverture des titres professionnels dans l'apprentissage.

"Les discussions se passent dans un très bon esprit." D'après l'Association des régions de France (ARF), le travail avec les recteurs, engagé dans le cadre de la plateforme commune d'engagements Etat-régions pour l'emploi, signée fin mars 2016, avance bien. Dans son volet "enseignement professionnel et apprentissage", la plateforme prévoit ainsi plusieurs actions à mettre en œuvre, entre les régions et l'Etat pour assurer le développement des voies de formation professionnelle, comme l'information aux jeunes et à leur famille sur les voies d'apprentissage et les formations professionnelles initiales en alternance, le développement de l'innovation pédagogique dans les voies de formation professionnelle (avec des expérimentations) et des campus des métiers et des qualifications.
La mise en place de groupes de travail pour favoriser la complémentarité des voies de formation et en particulier les parcours mixtes, la mutualisation de plateaux techniques et le développement d'unités de formation d'apprentis dans les lycées professionnels, est également prévue dans la plateforme à partir d'avril 2016.
"Nous travaillons ensemble avec les recteurs sur ce sujet, souligne l'ARF, on n'est plus dans des tranchées, on se parle en amont des décisions." Philippe Richert, président de l'ARF a eu l'occasion de rappeler ce nouveau positionnement le 27 mai, à l'occasion d'un déplacement avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, dans l'académie de Nancy-Metz pour échanger avec les recteurs sur la mise en œuvre de la plateforme (voir photo - visite par le président de région et la ministre de l'atelier fonderie du lycée et CFA Henri Loritz a Nancy). "On est en train de mettre en place les groupes de travail avec le ministère de l'Education nationale sur les points contenus dans la plateforme", détaille l'ARF.

Carte des formations : "un très bon chantier"

Plusieurs sujets de travail sont sur la table, comme la carte des formations. Dans le cadre de la loi du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République, les régions ont la responsabilité de la carte des formations professionnelles initiales sur leur territoire : elles arrêtent la carte après accord avec les recteurs. "Ce n'est pas toujours facile, explique-t-on à l'ARF, mais cela nous oblige à travailler ensemble et cela a apporté dans toutes les régions un meilleur fonctionnement et une concertation. Le travail sur la carte des formations se fait dans le long terme, il s'agit d'un exercice de prospective pour adapter l'outil de formation de chaque région." Un "très bon chantier", d'après l'ARF, qui part d'une réflexion menée depuis trois ans.
Sur ce point, la plateforme d'engagements prévoit pour la rentrée 2017 la création de 500 formations dans les lycées professionnels orientées sur les métiers de demain et les métiers en tension et la création de 1.000 emplois de professeurs, sans précision sur la répartition régionale. "On sera peut-être amené à réduire le volume pour les formations qui ne mènent nulle part comme le tertiaire très général par exemple", explique l'ARF.
Dans le cadre du projet de loi Travail en cours d'examen au Sénat, le gouvernement a aussi donné une traduction législative à deux engagements de la plateforme, sous la forme d'expérimentations : l'extension, dans les régions qui le souhaitent, de l'entrée en apprentissage jusqu'à 30 ans, et, pour deux régions volontaires, l'affectation des fonds libres relatifs à l'apprentissage confiée au conseil régional.

85 titres professionnels ouverts dans l'apprentissage

Autre thème de travail : les parcours de formation. "Il s'agit d'un gros enjeu, souligne l'ARF, avec la question de la liaison entre les lycées professionnels (la voie professionnelle) et les centres de formation d'apprentis (l'apprentissage). Nous prônons la mixité des parcours et des publics (des jeunes apprentis et lycéens dans les mêmes formations)." Des difficultés sont à régler dans ce domaine comme la question du statut des enseignants (pour être habilités à intervenir devant des lycéens et des apprentis), les types d'établissements, etc. "L'idée est de coordonner au mieux, et de faire converger les procédures", insiste l'ARF.
Enfin, les questions des systèmes d'informations qu'il faut faire converger, du décrochage et de l'orientation, avec la mise en place des services publics régionaux d'orientation (SPRO) sont également sur la table. De même que l'ouverture des titres professionnels dans l'apprentissage. Sur ce dernier point, l'Etat a donné ses instructions pour ouvrir une première série indicative de 85 titres identifiés par les branches professionnelles. Ces titres seront accessibles aux jeunes éligibles au droit au retour en formation et aux jeunes ayant déjà acquis un diplôme ou un titre à finalité professionnelle de niveau V minimum (CAP, BEP). Ils pourront poursuivre par un titre professionnel dans une logique de spécialisation ou de complément à un diplôme.
Reste aussi la question du cadre de travail. Les rectorats, qui n'ont pas fusionné en même temps que les régions, doivent s'organiser pour proposer aux régions un seul interlocuteur. Et des questions se posent sur le devenir du Conseil académique de l'Education nationale (CAEN). "Il ne marche pas, faut-il le rénover ? Pourquoi pas, mais quoi qu'il en soit, il faut qu'il y ait des contacts directs entre les recteurs et les exécutifs régionaux en amont des décisions", affirme l'ARF.