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Sport - Schéma de cohérence des équipements sportifs : la Seine-Saint-Denis en pole position

Si la Seine-Saint-Denis est l'un des départements les moins bien dotés en équipements sportifs, il possède depuis le 27 septembre un outil qu'aucun autre ne possède en France : un schéma de cohérence territoriale des équipements sportifs (Scotes). Elaboré sous l'égide du conseil général, de façon concertée et partagée avec l'ensemble des acteurs du sport, il s'agit, selon les termes de Stéphane Troussel, président du CG93, "d'un outil innovant au service d'une politique de maillage des équipements sportifs [du] territoire".
Outil innovant, le Scotes de la Seine-Saint-Denis l'est à deux égards. D'abord parce que ce type de schéma directeur n'était pas attendu à ce niveau de collectivité. Au printemps 2013, c'est aux conseils régionaux que la ministre des Sports d'alors, Valérie Fourneyron, avait demandé de plancher sur des schémas régionaux du sport (lire ci-contre notre article du 29 mars 2013). Ensuite parce que ces documents n'étaient pas attendus avant 2015. Deux ans, c'est justement le temps qu'il a fallu aux acteurs du sport en Seine-Saint-Denis pour achever leur Scotes, sur lequel le département a donc commencé à plancher avant l'invitation ministérielle.
Le déclic a eu lieu fin 2011, quand fut lancé un plan de rattrapage des équipements sportifs porté par l'Etat (lire ci-contre notre article du 28 novembre 2011). Pour le conseil général, "au-delà de cet effort, les carences observées [appelaient], aussi et surtout, un changement de méthode dans la mise en œuvre d'une politique sportive départementale profondément renouvelée".

Une méthodologie participative inédite dans le sport

Le Scotes a ensuite été élaboré selon une "méthode participative inédite dans le domaine du sport, alliant diagnostic territorial, quantitatif et qualitatif et éléments de prospective" qui a sollicité vingt et un organismes publics et privés. Echanges avec les acteurs du sport, enquête sur le sport scolaire, enquête auprès d'experts, colloques et concertation avec les services des sports des communes se sont succédé. Parallèlement, un travail de cartographie était mené et des fiches-disciplines étaient rédigées.
Le diagnostic a abouti à la définition de sept orientations prioritaires "d'égale importance". La première est la concertation avec les acteurs du sport, qui, en pratique, se déclinera par une contractualisation sur les territoires mais aussi par une concertation à l'échelle supracommunale pour tout nouveau projet d'équipement. L'orientation "sport, société et économie durable", pour sa part, développera l'accès libre aux équipements mais également une prospective sur des zones identifiées. L'orientation "sortir de la standardisation des équipements" visera à prioriser la conception d'équipements semi-spécialisés capables d'accueillir différentes formes de pratiques. La politique en faveur des grands équipements entend pour sa part garantir une "accessibilité au sens large" à la population. L'orientation "sport scolaire" devrait, elle, parvenir à un maillage quasi complet du territoire mais aussi faciliter les déplacements vers les lieux de pratique scolaire. Les pratiques hors équipements et autonomes font également l'objet d'une orientation spécifique, de façon à prendre en compte la donnée selon laquelle, en Seine-Saint-Denis, la pratique majoritaire se fait sans encadrement. Enfin, le Scotes préconise l'émergence de "territoires d'excellence", alliant sport de haut niveau et actions de qualité [...] dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'environnement, pour une diversité des publics et des pratiques".
Toutes ces orientations vont dorénavant être déclinées à travers des plans départementaux. Les participants au colloque du 27 septembre se sont mis immédiatement dans le bain à travers deux premiers ateliers : le développement des sports de pleine nature et le plan départemental piscines.