Sécurité dans l’espace public : les femmes objets de toutes les attentions (souvent trop)

Alors que les femmes restent bien trop souvent l’objet d’actes malveillants dans l’espace public, et singulièrement dans les transports, les ministres de l’Egalité, des Transports et de l’Intérieur se mobilisent. Au programme, partage de bonnes pratiques, lancement d’une application de saisie des faits dans les transports et campagnes d’information et de sensibilisation. 

"87% des usagères des transports en commun déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement, tandis que 54% des femmes admettent éviter de prendre les transports en commun." Ce sont les nombres édifiants (malheureusement non sourcés) que la ministre déléguée à l’Egalité Isabelle Lonvis-Rome a mis en avant à l’occasion de la première réunion du comité d’action contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles dans les transports, qu’elle co-organisait le 11 mai dernier avec le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune. Face à ces "chiffres insupportables", dixit Isabelle Lonvis-Rome, "l’inaction sur le sujet ne peut être une option", insiste ce dernier.

Bonnes pratiques

Cette première réunion – la suivante se tiendra "à la rentrée" – avait pour objectif d’identifier, avec les représentants des exploitants des transports publics et privés, des autorités organisatrices de la mobilité et d’associations, les bonnes pratiques à promouvoir dans les réseaux. Pas de révolution à en attendre : descente à la demande, consacrée par décret (v. notre article du 21 octobre 2020), outils d’alerte et de signalement en cas d’agression, formation systématique des agents, campagnes renforcées de sensibilisation ou encore marches exploratoires, particulièrement "mises à l’honneur", sont autant de solutions déjà connues (v. notre article du 26 novembre 2020). Elles viennent d’ailleurs d’être à nouveau mises en avant par un guide de l’Union des transports publics et ferroviaires (v. notre article du 13 mai). Il est vrai que leur déploiement reste très inégal, comme le révélait le bilan 2021 des atteintes à caractère sexiste dans les transports (v. notre article du 2 décembre 2022), prévu par la loi LOM. 

Expérimentation d’une application

La réunion a également été l’occasion de présenter une application de saisie des faits de délinquance et de harcèlement destinée aux exploitants des services de transport, baptisée App’Isis. Prochainement expérimentée sur les réseaux d’Agde, d’Alès, de Saint-Quentin et de la régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône, puis accessible à tous les réseaux qui souhaiteront l’adopter, elle devrait leur faciliter la constitution d’une base de données "pour aiguiller la mise en place d’actions de prévention adaptées".

Campagnes de communication

Enfin, les ministres ont annoncé qu’une campagne de communication gouvernementale "Toutes et tous égaux" sera déployée dans les espaces de transport "d’ici le 25 novembre prochain". Cette dernière fera suite à celle que le ministre de l’Intérieur lancera à compter du 30 mai prochain, et qui sera conduite tout au long de l’été, en faveur "de la sécurité des femmes dans l’espace public". 5 millions de dépliants présentant "à chacune et à chacun les gestes à avoir lorsqu’on est témoin ou victime d’une agression" seront distribués par les policiers et gendarmes à l’occasion, dans les transports en commun et dans la rue.

 

 

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