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Traces de pesticides dans l’eau potable : une association pointe des disparités entre départements

Dans un rapport publié ce 17 juin, l'association Générations futures a passé en revue les situations de dépassement de norme pour l'eau potable et déplore de fortes différences de traitement d’un département à l’autre.

En partant des analyses réglementaires effectuées l’an dernier par les agences régionales de santé (ARS), qui contrôlent la qualité de l'eau du robinet, l’ONG Générations futures a cherché à en savoir plus sur la nature des molécules détectées et la proportion des résidus de pesticides quantifiés lors de ces analyses. Un travail de fourmi, vite "confronté à des limites propres aux données disponibles", déplore l’association dans un rapport publié ce 17 juin. En effet, poursuit-elle, "les substances recherchées ne sont pas nécessairement les mêmes pour chaque prélèvement, tout travail de comparaison entre les départements peut donc être entaché de biais".

Écarts significatifs dans les analyses

Dans les analyses du département de l’Aisne, l’association n’a ainsi pisté que neuf résidus quantifiés, contre plus de 250 dans celles réalisées dans l’Oise, ce qui montre que "le choix de molécules à analyser est très différent d’un département à l’autre et donne sans doute des résultats faussement rassurants pour certains départements". D’un département à l’autre, l’écart du nombre de pesticides analysés par prélèvement est très significatif. Quand une dizaine le sont dans l’Aisne, près de six cents pesticides sont analysés en moyenne dans le Var ! L’ONG défend donc l’idée d’une approche plus qualitative, "harmonisée et transparente", afin de pouvoir évaluer la pertinence des listes de pesticides recherchés et "d’avoir une vision correcte de la réalité de la pollution de l’eau du robinet par les pesticides partout en France".

Présence majoritaire de perturbateurs endocriniens parmi les pesticides

Parmi les 8.835 analyses, sur environ 273.500 prélèvements au total, que Générations futures a retenues et qui "ont révélé la présence d'au moins un résidu de pesticide au-delà des limites de quantifications", il en ressort "15.990 quantifications individuelles de pesticides". En termes de nature de pesticides, ce rapport indique que les résidus principalement retrouvés dans l’eau du robinet correspondent majoritairement à des perturbateurs endocriniens suspectés, avec une forte présence également (plus de 38% des quantifications de résidus) d’agents CMR, cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction. L’association en conclut que ces données montrent clairement que "des pesticides sont fréquemment retrouvés dans l'eau du robinet en France, dans 35,6% des analyses les recherchant".