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Transition énergétique - 216 territoires auréolés d'une énergie positive

Sur les 528 candidatures déposées par des collectivités de tous rangs dans le cadre de l'appel à projets national Territoires à énergie positive pour la croissance verte (Tepos), lancé en septembre dernier, 216 territoires ont été distingués le 9 février par le ministère de l'Ecologie, ce qui leur ouvre l'accès à une aide de 500.000 euros. Soit une enveloppe totale d'un peu plus de 100 millions d'euros. Réactions à chaud de lauréats.

Parmi les 216 collectivités distinguées dans le cadre de l'appel à projets national Tepos, une cinquantaine ont fait le déplacement le 9 février à Paris. Une prouesse vu qu'elles ont été prévenues l'avant-veille... "Mais le chèque - 500.000 euros – est à la hauteur. On est loin de la distinction honorifique, là c'est du concret", témoigne un élu préférant rester anonyme mais non moins fier d'avoir vu sa candidature sortir du lot des 528 dossiers déposés par des collectivités, représentant plus de 20.000 communes et deux-tiers de la population.
Qui a fait le tri ? "Des communautés de travail régionales réunies autour du préfet, des services de l'Etat, de l'Ademe et des conseils régionaux. Une nouvelle façon plus efficace et plus transversale de travailler", répond Bruno Léchevin, président de l'Ademe. "Avec plus de réactivité car dès la semaine prochaine, les préfets pourront débloquer auprès des directions régionales de la Caisse des dépôts cette subvention de 500.000 euros, qui pourra être portée jusqu'à deux millions d'euros en fonction de la qualité des projets. Les panneaux métalliques Tepos que les maires pourront installer dans leurs communes seront aussi très vite prêts. L'enthousiasme des collectivités est tel que, par profil de territoire et d'action, nous allons encore plus les mettre en réseau pour échanger via un site dédié du ministère", a renchéri la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

Un exercice hors-norme

L'extrême diversité qui caractérise ces projets et l'importance du socle financier en jeu - un fonds spécial doté de 1,5 milliard d'euros sur trois ans - rendent cet appel à projets hors-norme et en font un exercice sans précédent. Car plus qu'une poignée de projets, c'est ici la dynamique, l'engagement, les multiples chantiers en cours territoire par territoire qui vont être financièrement soutenus grâce à cette enveloppe, attribuée en moyenne à une dizaine de collectivités par région. Des communes, des établissements publics de coopération intercommunale, des départements mais aussi des pays et parcs naturels régionaux (PNR) : "Plus de 80% d'entre eux ont candidaté, avec un élan en faveur de l'autonomie énergétique – un prix et un baromètre dédiés vont bientôt être lancés – et de l'éducation à l'environnement, une convention étant prévue avec les ministères de l'Ecologie et de l'Enseignement", illustre Jean-Louis Joseph, président de la fédération des PNR. "Les actions des lauréats retenus sont opérationnelles, rattachables en priorité à des programmes existants (service civique, défi familles à énergie positive, plateformes locales de la rénovation énergétique). Celles non retenues, car en gestation ou axées sur un seul domaine, dans les territoires que nous avons baptisés 'à énergie positive en devenir', bénéficieront d'un soutien technique et financier dans le cadre de contrats régionaux de transition énergétique, afin d'être prêts à terme pour la seconde vague", a précisé la ministre.

Satisfecit général

Eolien, circuits courts, zéro phyto, éclairage public, petite géothermie, etc : il y en a donc pour tous les goûts. La région Midi-Pyrénées regroupe le plus grand nombre de lauréats (18). L'Aquitaine, Rhône-Alpes, Franche-Comté, la Lorraine, le Languedoc-Roussillon, les Pays de la Loire sortent aussi leur épingle du jeu. En Corse, pas de jaloux, les deux communautés d'agglomération de Bastia et du Pays ajaccien, décrochent toutes deux la même aide. La Guyane, La Réunion, la Guadeloupe et la Martinique sont aussi soutenues et décrétées "îles à énergie positive". "Cela va nous aider à sortir des énergies fossiles, et à la logique de verticalité qui leur est propre et ne fait pas que des dégâts sur l'environnement. A l'échelon insulaire, il nous faut travailler les interconnexions régionales. Et avancer sur des initiatives comme celle portée par la commune Le Prêcheur, qui veut créer des 'zones décarbonées', interdites aux véhicules thermiques, sur son territoire", a souligné Serge Letchimy, député de la Martinique et président de son conseil régional. Autre réaction, celle du Grand Angoulême, qui mise beaucoup sur la recherche, les pépinières d'entreprises et la présence sur son territoire de l'entreprise Saft pour devenir, comme la souhaite Jean-François Dauré, président de cette communauté d'agglomération, un "territoire pilote sur l'enjeu de stockage de l'hydrogène". Autre son de cloche, avec Sophie Dessus, députée-maire de Uzerche (Corrèze). Cette commune au passé industriel, accueillant un grand centre de détention, s'est dotée d'un centre médical BBC (bâtiment basse consommation) et transforme une ancienne papeterie en écoquartier. "Mais faire du 100% BBC, c'est déjà dépassé, il serait temps que nos bâtiments ne consomment plus mais produisent de l'énergie. Si nous misons sur l'environnement, c'est que cela représente le savoir-vivre ensemble de demain."

 

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