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Prévention des risques - 26 communes arborent le Pavillon Orange

Le 24 septembre, le Haut Comité français pour la défense civile (HCFDC) a remis le label Pavillon Orange à une vingtaine de communes engagées dans une démarche de prévention des risques majeurs. Lancé il y a deux ans, ce label récompense les communes qui appliquent à la lettre leur plan communal de sauvegarde (PCS). Un retard considérable a été pris en la matière. En effet, les deux tiers des communes françaises sont exposées à un ou plusieurs phénomènes naturels mais moins de 20.000 communes ont effectivement réalisé ce PCS. Dès lors, comment faire avancer les choses ? "Il faut que les préfectures et les réseaux d'élus de type associations départementales des maires travaillent main dans la main sur cet enjeu", conseille Gaël Gaudouen, directeur de service à la préfecture de la région Lorraine. "Et continuer de valoriser leurs expériences", complète Patrice Laya, expert et animateur du blog PCS et Résilience.

Vingt villes triplement étoilées

L'année 2012 fut un bon cru : 26 communes - soit deux fois plus qu'il y a deux ans - ont été gratifiées de ce label constitué d'une à trois étoiles et décerné suite à un audit d'auto-évaluation en ligne. "L'intérêt d'un tel audit est d'être confronté à un regard extérieur. La culture du risque fait défaut en France. Ce label nous motive pour avancer", s'est réjoui Benoît Kandel, maire adjoint de la ville de Nice, triplement étoilée et où l'accent est mis sur la formation des écoliers (163 écoles sensibilisées). Dans l'Isère, la commune de Champ-sur-Drac a obtenu le Pavillon Orange en 2010. "Depuis, on a su rendre notre PCS plus opérationnel. Nous sommes l'une des premières communes à avoir créé une réserve communale de sécurité civile. Nous réalisons aussi de nombreux exercices de simulation", explique-t-on dans cette ville soumise aux risques chimiques (plateforme chimique de Jarrie), sismiques et d'inondations. Reste que le travail mis en place avec ces réserves communales passe encore bien souvent inaperçu. "Pourtant c'est une voie, un outil à explorer. Il faut régulièrement en rajeunir les membres, tout comme il faut réviser quand il est temps le PCS avec l'aide d'un préventionniste. Sur ce thème des risques, nous travaillons aussi avec le conseil municipal des jeunes, en général ils accrochent et cela leur plaît", glisse Jocelyne Léon, adjointe à la prévention des risques à La Seyne-sur-Mer (trois étoiles, Var). L'idée semble avoir plu et devrait inspirer d'autres élus. "C'est tout l'intérêt du label, il vous incite à progresser en s'inspirant de ce qui marche ailleurs", ajoute Caroline Paules à la ville de Feyzin (trois étoiles, Rhône).

Des progrès dans les réseaux d'alerte

Le développement de systèmes d'alerte de la population a le vent en poupe. Au printemps dernier, Localtis relatait une initiative unique de la ville de Saint-Etienne : le lancement d'un document d'information communal sur les risques majeurs (Dicrim) interactif alertant les habitants sur les risques majeurs auxquels ils peuvent être confrontés. A Biot (deux étoiles au Pavillon Orange), dans les Alpes-Maritimes, une commune proche de Sophia-Antipolis et dont la moitié du territoire est classée à risque, un nouveau dispositif d'alerte électronique performant a été installé. "Le PCS est notre tableau de bord pour déployer ce type d'initiative. L'alerte est audible en tout point du territoire", se félicite Jean-Pierre Dermit, maire de Biot, l'une des huit communes ayant décroché le Pavillon Orange pour la première année. Autre ville réputée pour son réseau d'alerte : Tours, dans l'Indre-et-Loire. En cas d'urgence, la municipalité dispose d'un poste de commandement central, de trois ingénieurs spécialisés sur les risques et d'une trentaine d'intervenants réguliers. Elle engage actuellement un travail pour diffuser cette culture du risque au niveau intercommunal. A l'opposé, rares sont les petites communes à avoir les moyens de se doter d'une telle structure. Une exception : le village de Céreste, dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui s'est équipé d'un poste ayant la particularité d'être relié au satellite et d'être autonome sur le plan de l'alimentation énergétique. 

 

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