Brigades de gendarmerie et canadairs au menu du budget de l'Intérieur pour 2026

"Le budget du ministère de l’Intérieur progressera de 613 millions d’euros" en 2026, a indiqué Amélie de Montchalin, mercredi 16 juillet, devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, au lendemain des annonces de François Bayrou sur les 43,8 milliards d’euros d’économies envisagées (voir notre article). Il s’agira de "financer l’installation de nouvelles brigades de gendarmerie ou d’augmenter les moyens de la sécurité civile pour mieux lutter contre les incendies", avec "la commande de nouveaux canadairs", a précisé la ministre chargée des Comptes publics, évoquant là deux promesses d’Emmanuel Macron. En octobre 2023, à Tonneins (Lot-et-Garonne), le chef de l’Etat avait en effet dévoilé une liste de 238 nouvelles brigades (portée à 239 depuis), à créer d’ici 2027 (voir notre article). Mais le déploiement de ce plan ne s’est pas fait aussi vite que prévu, notamment en raison des difficultés à mobiliser les effectifs correspondants. Seules 80 gendarmeries ont ouvert en 2023 et 57 devaient l’être cette année, avec 464 postes à la clé, sur les 2.144 prévus au total dans ce plan. "La question n'est pas d'ordre strictement budgétaire, puisque nous disposons de la masse salariale. Il faudra néanmoins obtenir les autorisations de création des postes", avait indiqué le ministre de l’Intérieur, en avril (voir notre article).

Interpellé par les élus lors d’un déplacement à La Teste-de-Buch (Gironde), en juillet 2022, Emmanuel Macron avait également promis l’achat de nouveaux canadairs (voir notre article). Ce qui s’était traduit dans la stratégie de lutte contre les incendies de forêt qu’il avait lui-même présentée quelques mois plus tard (voir notre article). Cette stratégie comporte une enveloppe de 250 millions d’euros pour le "réarmement aérien d’urgence", afin de remplacer les 12 canadairs en service par 16 nouveaux appareils d'ici 2027 (engagement confirmé dans la Lopmi 2023-2027). Un calendrier qui n’est aujourd’hui pas tenable, comme l‘ont montré deux députés dans un rapport d’information sur la flotte aérienne de la sécurité civile, publié au début du mois (voir notre article). D’ailleurs, l’échéance a été reportée à 2033 et il ne s’agit plus d’un renouvellement intégral mais de l’achat de quatre nouveaux appareils. A ce jour, seules deux commandes ont été passées, avec un cofinancement européen, sachant qu'un décret du 21 février 2024 était venu annuler 53 millions d’euros de crédits pour l’achat de deux appareils supplémentaires. Pour les deux parlementaires, le gouvernement doit en urgence "définir une stratégie de renouvellement de la flotte" aérienne, "en particulier s’agissant des bombardiers d’eau".

L’augmentation des crédits du ministère sera également investie dans de nouvelles "prisons modulaires" (en préfabriqué), a indiqué Amélie de Montchalin, mardi, lors de la conférence de presse gouvernementale. Une première série de 17 sites totalisant 1.500 places a été dévoilée le mois dernier (voir notre article).

 

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis