Archives

Patrimoine - Commission du Vieux Paris : la tension retombe

Anne Hidalgo a annoncé, le 24 octobre, la composition de la commission du Vieux Paris. Celle-ci respecte, selon le souhait de la maire de Paris, la parité, mais là n'est pas vraiment la question en l'occurrence. Depuis plusieurs mois, les défenseurs du patrimoine s'inquiétaient en effet des retards dans la nomination des membres de la commission et - plus encore - de rumeurs persistantes sur une éventuelle reprise en main de cette instance par la ville, mécontente de certains avis ou prises de position sur certains grands dossiers d'aménagement parisiens.
Créée en 1897, la commission du Vieux Paris a notamment pour mission "de conseiller la maire de Paris sur tous les sujets relatifs au patrimoine parisien, en veillant à sa préservation et à sa valorisation". Elle se prononce en particulier sur les grandes opérations d'urbanisme. Depuis sa création, la commission possède une solide réputation d'indépendance et de franc-parler, qui ne facilite pas toujours les relations avec la ville. Récemment, elle a ainsi pris clairement position contre le projet d'extension de Roland Garros au détriment des serres d'Auteuil et contre l'opération immobilière du groupe LVMH sur le site de l'ancienne Samaritaine (et plus précisément contre sa façade en verre ondulé sur la rue de Rivoli, qualifiée aimablement de "rideau de douche" par certains riverains).

Des compétences élargies

La nomination de Bernard Gaudillère - conseiller de Paris, ancien directeur général des douanes et des droits indirects et reconnu pour son intérêt à l'égard du patrimoine - comme président effectif de la commission (la présidence en titre étant assurée par la maire de Paris) aurait dû calmer les choses. Mais les inquiétudes ont été relancées par la lettre de mission adressée par la maire de Paris, le 22 septembre 2014, au nouveau président. Anne Hidalgo y prenait pourtant une série d'engagements sur l'indépendance de la commission et le renforcement de son rôle. Mais la demande de "veiller à ce que les membres s'engagent à ne pas utiliser à d'autres fins que les travaux de la commission, les documents qui leur sont transmis" était alors apparue comme une invitation au secret. Un sujet d'autant plus sensible que les comptes rendus des réunions de la commission ne sont plus mis en ligne sur le site de la ville depuis 2011.
L'annonce de la composition de la nouvelle commission - et plus particulièrement des quinze personnalités qualifiées nommées par la maire de Paris et à l'indépendance reconnue - a fait retomber la tension. Mais si l'affaire se finit bien, elle n'en illustre pas moins les tensions récurrentes entre patrimoine et développement urbain (voir notre article ci-contre du 30 juillet 2012).

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis