Comprendre les causes de l'abstention : le président de l'Assemblée lance une mission
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a annoncé mardi le lancement d'une mission d'information sur l'abstention, après le taux record atteint lors des régionales, à 66%, et évoqué une "consultation" des Français dans ce cadre, a-t-on appris de sources parlementaires. Le titulaire du perchoir avait annoncé la semaine dernière qu'il prendrait des "initiatives" sur le sujet. Cette mission d'information pourrait être accompagnée d'autres propositions à titre personnel, a indiqué son entourage à l'AFP.
La mission d'information de la conférence des présidents de l'Assemblée, composée de 26 membres de tous les groupes politiques, "aura pour objectif d'identifier les ressorts de l'abstention électorale mais aussi les mesures permettant de redonner l'envie à nos concitoyens de participer au processus électoral", a-t-on rapporté. La fonction de président ou de rapporteur reviendra à l'opposition. Richard Ferrand a souligné que la mission devrait se pencher sur les possibles "causes spécifiques" de l'abstention aux régionales et départementales : "taille des grandes régions et des cantons, tenue concomitante de deux élections ayant des modes de scrutin différents".
"Pour tous les scrutins", il s'agira aussi d'examiner les "moyens et techniques permettant de faciliter l'expression du vote", comme les jours et horaires d'ouverture des bureaux de vote, le vote par internet, par correspondance, le vote obligatoire, la lutte contre la fraude électorale, la prise en compte du vote blanc ainsi que la simplification des modes de scrutin, a-t-il listé.
Dans un communiqué, le président de l'Assemblée a ajouté qu'"une consultation publique pourra être lancée dans ce cadre, afin de recueillir une parole plus directe des Français". La mission d'information tiendra sa première réunion la semaine prochaine, et devra achever ses travaux idéalement à la mi-septembre et au plus tard début octobre.
Pour sa part, la commission des Lois de l'Assemblée travaille sur les dysfonctionnements dans l'acheminement de la propagande électorale, tandis que le Sénat dominé par l'opposition de droite a créé une commission d'enquête sur ces problèmes.
La commission des Lois au Palais Bourbon, présidée par Yaël Braun-Pivet (LREM), avait créé dès mars un groupe de travail sur les modalités d'organisation de la vie démocratique (voir, dans le cadre de ce groupe de travail, nos articles sur les auditions de Philippe Laurent pour l'AMF et de Pierre Monzani pour l'ADF). Sur RFI, Yaël Braun-Pivet a estimé mardi qu'"il faut simplifier, clarifier" et "probablement" qu'il y ait "le même élu pour le département et la région" (en somme le retour du conseiller territorial), car "les électeurs ne font pas bien la distinction entre les compétences des uns et des autres".
En outre, elle suggère "de mieux scander notre vie démocratique, avec deux temps forts : un temps pour les élections nationales, avec les élections présidentielle et législatives le même jour, et un temps local avec l'élection municipale et cette fameuse élection du conseiller territorial également le même jour".