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Équipements sportifs : les nouvelles restrictions provoquent l'incompréhension des élus

Le ministère des Sports a annoncé des restrictions dans l'accès aux équipements sportifs. Dans les zones d'alerte renforcée ou maximale, les piscines pourront être fermées au grand public sur décision du  préfet. Pour les élus locaux, ces décisions ne se justifient pas.

Les équipements sportifs sont de nouveau fermés depuis le 26 septembre. Tous les équipements sportifs ? Non. Tous les publics sont-ils concernés ? Non plus. Tous les territoires font-ils l'objet de mesures identiques ? Pas davantage. Vendredi 25 septembre, la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a présenté des mesures spécifiques au champ du sport. Des mesures qui s'inscrivent "dans la continuité des décisions prises par le gouvernement pour faire face à la dégradation de la situation sanitaire".
Les équipements couverts sont les plus impactés. Gymnases et salles de sport, publics comme privés, sont fermés dans les zones d’alerte renforcée et maximale. Certains publics prioritaires pourront toutefois continuer d’y accéder : scolaires, mineurs pratiquant en association sportive, sportifs de haut niveau, espoirs et professionnels, personnes en formation professionnelle ou universitaire.
Les équipements de plein air ne sont en revanche pas concernés par ces restrictions. Et ce quels que soient le public, la zone géographique ou le type de pratique. La ministre rappelle cependant que ces équipements restent soumis à un protocole sanitaire strict qui doit être respecté, sauf lorsque la nature de l’activité ne le permet pas.

Fermeture des piscines : le préfet décidera

Les piscines restent ouvertes sur tout le territoire. Mais il faut distinguer deux cas. Si les piscines extérieures restent ouvertes pour tous les publics, il n'en va pas de même pour les piscines couvertes. Dans les zones d’alerte renforcée et maximale, elles pourront, sur décision du préfet, et après concertation avec les élus concernés, être fermées au grand public. Dans ce cas, l’accès restera possible pour les publics prioritaires : personnes en formation professionnelle (MNS), sportifs professionnels, de haut niveau et espoirs, scolaires et mineurs pratiquant dans les associations sportives.
Derniers équipements sportifs visés : les établissements du ministère des Sports (Creps, Insep et écoles nationales). Leurs activités se poursuivent normalement pour les résidents habituels. Mais les publics extérieurs occasionnels n'y seront momentanément plus admis. Quant à la pratique sportive autonome dans l’espace public, elle demeure autorisée dans le respect des limites de rassemblement de dix personnes.
Pour rappel, les évènements sportifs peuvent actuellement accueillir 5.000 spectateurs en zones vertes, et le préfet peut déroger à la hausse à cette limite ; 5.000 spectateurs en zone d'alerte, et le préfet peut cette fois déroger à la baisse à la limite ; et 1.000 spectateurs en zones d’alerte renforcée et maximale, sauf restriction décidée par le préfet.
Toutes ces mesures s'appliquent pour les quinze prochains jours, soit jusqu'au dimanche 11 octobre. Dans son communiqué, Roxana Maracineanu ajoute que ces décisions peuvent être différenciées au sein d’un même département.
Voilà pour les règles… Quant à l'application sur le terrain, elle n'a pas tardé. Dès le 25 septembre, la préfecture de police de Paris annonçait une fermeture des équipements sportifs couverts aux mineurs pratiquant en club, à l'exception des piscines. 

Des arguments "pas convaincants"

Les réactions ne se sont pas fait attendre non plus. Philippe Diallo, président du Cosmos, qui regroupe entreprises et associations employeuses du sport, a parlé de "choc" et de "brutalité" à propos de ces décisions. Dans un contexte où l'on annonce une baisse de 25 à 30% du nombre de licenciés dans les clubs, il estime que "les décisions prises, a minima pour quinze jours, n'offrent aucune visibilité pour les dirigeants du sport et les mettent dans une difficulté extrême".
L'Andes (Association nationale des élus en charge du sport) a pour sa part fait part d'un sentiment d'"incompréhension alors que depuis des mois tous les acteurs s’unissent et travaillent de concert pour assurer la sécurité des pratiquants". Et l'association d'estimer que "les arguments sanitaires sur les activités physiques pour justifier ces fermetures ne sont pas convaincants". Elle rappelle le travail réalisé depuis le mois de mars "par tous les acteurs du sport avec l’édiction de guides et de recommandations qui ont permis de responsabiliser les gestionnaires et pratiquants sur le respect du protocole sanitaire".
Selon elle, il y existe un manque de cohérence avec l’allégement du protocole du ministère de l'Éducation nationale qui autorise la pratique sportive dans les écoles, collèges, lycées et universités. Elle pointe également "l’importance de l’ouverture des complexes aquatiques couverts et découverts". Leurs gestionnaires sortent d’une "saison estivale catastrophique avec une baisse fréquentation de l’ordre de 40 à 50% en moyenne". Pour l'Andes, il sera "nécessaire de revoir les soutiens financiers" aux gestionnaires de piscines pour compenser leurs pertes d’exploitation.
 

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