Boussy-Saint-Antoine : 18 ans d’efforts pour le logement social (91)
Avec une politique volontariste inscrite dans son Plan local d’urbanisme, la commune de Boussy-Saint-Antoine a augmenté la proportion de logements sociaux sur la commune, passant de 5 % à 26 % des logements, en près de quinze ans. Récit d’une réussite.

© Communication-Maire de Boussy-Saint-Antoine
Depuis 2021, la ville de Boussy-Saint-Antoine en Essonne a augmenté de près de 800 le nombre des logements sociaux et sa population est passée de 6 000 à 8 000 habitants. Pourtant, ses disponibilités foncières n’étaient pas importantes : 48 % du territoire de la commune, située à une quarantaine de kilomètres de Paris, est protégé par des servitudes d’intérêt public, notamment au titre de la protection des paysages.
Les trois piliers du rattrapage
L’article 55 de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) impose aux communes de plus de 3 500 habitants un taux de 25 % de logements sociaux. Pour rattraper le retard de sa commune, le maire, Romain Colas, a pris trois initiatives principales : « Un recensement très fin du foncier disponible a été effectué pour élaborer le plan local d’urbanisme, en faisant le choix de densifier certains secteurs prioritaires comme celui de la gare RER qui concentre une large offre de transports en commun. La révision du PLU s’est faite conformément à ces objectifs. » En guise de deuxième pilier pour ce rattrapage, le PLU, adopté en 2012, impose 30 % de logements sociaux, accessibles en VEFA, sur toutes les opérations d’au moins 500 mètres carrés de surface de plancher (SDP) conduites par des promoteurs. La vente en état de futur achèvement (VEFA) offre la possibilité aux bailleurs sociaux d’acquérir des logements dans des copropriétés et facilite leur politique de mixité sociale. Troisième pilier : la ville mène une démarche proactive auprès des promoteurs et bailleurs sociaux ainsi que des propriétaires de foncier préalablement identifiés pour qu’ils valorisent leur bien, tout en répondant aux besoins en logements. Pour développer le logement social, la commune travaille en lien étroit avec les promoteurs, les bailleurs sociaux et CDC Habitat.
Un engagement opiniâtre
« Si nous n’avions pas inscrit dans le PLU que les promoteurs doivent affecter 30 % aux logements sociaux dans leurs opérations, nous n’aurions certainement pas atteint l’objectif SRU », reconnaît le maire. Le dispositif buxacien a pu s’appuyer au tout début sur la direction départementale de l’équipement (DDE). À l’époque, elle disposait de la capacité d’accompagner la commune, qui vu sa taille, ne pouvait pas se doter des moyens humains pour développer l’ingénierie nécessaire. Depuis, c’est le maire et sa directrice générale des services qui se chargent du dossier.
« Nous y avons consacré d’autant plus de temps que les procédures sont longues et complexes et nous avons fait appel au sous-préfet pour mettre de l’huile dans les rouages quand la machine se grippait. Il nous a fallu faire preuve de beaucoup d’opiniâtreté », souligne le maire. Ce sont les coûts induits par la construction de logements qui représentent le frein majeur à son développement. « Avec 2 000 habitants supplémentaires, le nombre d’élèves dans nos écoles est passé de 500 à 900 et tous les autres services publics ont également dû s’aligner sur cette croissance de la population. Dans ce contexte, la suppression de la taxe d’habitation, qui fournissait des recettes adaptées à la démographie locale, n’a pas aidé les maires bâtisseurs. Je ne suis pas sûr qu’avec les contraintes qui pèsent aujourd’hui sur les finances nationales et locales, nous puissions produire le même effort. »
Reconstruire la ville sur elle-même
La commune Boussy-Saint-Antoine atteindra en 2026 le taux de 26 % de logements sociaux avec des typologies du T1 au T5, mieux adaptées aux besoins de sa population. Avec un tiers des ménages composé d’une seule personne, la construction de petits logements a été privilégiée pour rééquilibrer l’offre. Mais désormais la commune ne dispose de quasiment plus de foncier disponible sinon quelques dents creuses. « La seule solution est maintenant de reconstruire la ville sur elle-même dans un cadre maîtrisé en termes de démographie, d’équilibres socio-économiques et de réponse aux attentes de logements sociaux », annonce Romain Colas. Il faudra alors mobiliser les bailleurs sociaux et les outils de portage foncier sur des petites opérations, voire très petites, qui sont inhérentes à la reconstruction de la ville sur la ville.
Quelques chiffres du logement à Boussy
Boussy-Saint-Antoine comptait 6 292 habitants en 2010 et en dénombre 8 067 en 2025, soit une croissance d’un peu plus de 25 %. Depuis 2008, la ville compte environ 800 nouveaux logements.
Commune de Boussy-Saint-Antoine
Nombre d'habitants :
Romain Colas
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