Vic-en-Bigorre : un village seniors réveille le cœur de bourg (65)

Et si l’avenir passait par les aînés ? C’est le pari fait par le maire de Vic-en-Bigorre, commune des Hautes-Pyrénées. En juillet 2024, il a inauguré un « village seniors » dénommé « Le Pigeonnier ». Ce nouveau quartier est composé de villas individuelles de plain-pied, déclinées en huit T2 et huit T3 (pour un couple ou une colocation).

Ces logements sont loués à des personnes âgées autonomes de plus de 65 ans, qui ne souhaitent plus vivre isolées. « Un public dont la situation peut se fragiliser au fil des années et évoluer vers le handicap, la pré-dépendance, voire la dépendance », commente Clément Menet, maire de Vic-en-Bigorre. D’où l’utilité d’un accompagnement par la commune et plus particulièrement le CCAS. Au « Pigeonnier », chaque locataire a accès à une salle de vie commune, où sont proposées diverses activités : ateliers créatifs, gym douce. Des sorties sont organisées régulièrement par une animatrice du centre communal d’action sociale (CCAS).

« Ces logements individuels sont particulièrement attractifs, en raison de leur proximité avec les services, les animations et le centre-ville, mais aussi grâce à des loyers adaptés », souligne le maire. Les loyers s’élèvent à 450 euros pour les T2 et 560 euros (hors charges) pour les T3. Construit en cœur de bourg, le Pigeonnier se révèle un moteur d’activité pour le centre-ville. « Nous constatons un réel dynamisme depuis l’ouverture du Pigeonnier, se félicite l’élu. La localisation favorise les échanges entre les résidents et les habitants du centre-bourg : les liens sociaux sont renforcés et l’atmosphère est plus conviviale. »

Une longue liste d’attente

Ce projet porté par la commune avec l’aide de plusieurs financeurs (lire l’encadré) répond aux ambitions du programme Petites villes de demain, dont bénéficie Vic-en-Bigorre. Mixité sociale, inclusion, vie de quartier et amélioration du cadre de vie : « Le Pigeonnier » coche toutes ces cases rendant la commune attractive. Pour preuve : la liste d’attente des aspirants à une place dans le village seniors compte une quarantaine de personnes. 

L’expérience est reproductible dans d’autres territoires, « à condition de mener un diagnostic précis pour comprendre les attentes et les besoins des populations cibles », nuance l’élu. Il importe aussi « de fixer des loyers abordables, adaptés aux revenus des résidents potentiels ; d’où la nécessité d’explorer les possibilités de financement public ou privés pour rendre le projet viable sur le long terme ». L’implantation près des services et des transports est essentielle. Il faut aussi prévoir un suivi régulier et une présence sociale adaptée, en particulier pour les résidents les plus fragiles, afin de garantir leur bien-être. En cas de perte d’autonomie des résidents, la mairie fait le lien avec l’Ehpad de la commune. 

La gestion locative du « Pigeonnier » a été confiée à l’association Atrium, structure qui bénéficie de l’agrément pour l’intermédiation locative (IML). Cette association étudie les dossiers de candidature, gère les problèmes techniques dans les logements et les éventuels impayés via une approche sociale. Une autre résidence pour personnes âgées, rattachée au réseau privé des Maisons Marguerite, a ouvert ses portes en janvier à Vic-en-Bigorre, comptant dix chambres en colocation. Si cette initiative est déconnectée de celle du « Pigeonnier », elle apporte sa pierre à l’édifice d’un « village seniors ».