Financement des équipements sportifs : l'État invite à chercher au-delà des subventions publiques

Dans un contexte marqué par de fortes contraintes budgétaires, le ministère des Sports a organisé la première journée nationale dédiée aux équipements sportifs et invité les collectivités à chercher des leviers au-delà des subventions publiques.

C'était une première que les participants – collectivités locales, mouvement sportif, services de l'État, représentants du monde économique, professionnels de l'architecture et de l'aménagement sportif – ont dû apprécier à sa juste valeur : le ministère des Sports organisait ce jeudi 22 mai, au gymnase Géo-André de Paris, la première journée nationale dédiée aux équipements sportifs.

Si cet évènement marquait, selon un communiqué du ministère, "une étape décisive pour tirer collectivement le bilan de l'effort inédit porté sur les équipements sportifs depuis les Jeux de Paris 2024", il s'agissait surtout d'"ouvrir une nouvelle séquence de réflexion et de coconstruction pour les années à venir". Un euphémisme pour pointer l'immense effort d'investissement à réaliser en faveur des équipements sportifs dans un contexte où les financements publics pourraient, selon des sources parlementaires, accuser une baisse importante à partir de 2026.

Pour un "État stratège"...

Car si plus de 1 milliard d'euros a été engagé par l'État pour moderniser et créer des équipements sportifs depuis 2022, parmi les quelque 330.000 équipements de notre pays, trois sur quatre ont plus de vingt ans et un grand nombre ne répondent plus aux exigences actuelles, notamment en matière environnementale. Et cela sans compter la "grande inégalité de répartition entre les territoires".

En lançant les travaux de cette journée, la ministre des Sports, Marie Barsacq, a esquissé ce qu'elle nomme "le rôle d'un État stratège", qui doit se montrer "facilitateur, au plus proche des territoires", mais aussi "regarder lucidement les carences qui demeurent, et bâtir la stratégie des prochaines décennies". Parmi les objectifs avancés par la ministre : mieux utiliser l'existant – notamment par la mutualisation des équipements sportifs scolaires en dehors des heures de classe – et mieux construire l'avenir, "en imaginant des équipements plus sobres, plus durables, plus adaptés aux usages" dans un contexte d'augmentation du nombre de licenciés dans les clubs et de développement de nouvelles pratiques.

... et des partenariats privés

Pour Marie Barsacq, cette journée dédiée aux équipements sportifs pose donc "la première pierre d'une politique renouvelée, plus proche des territoires", et ce d'autant plus qu'"avec 80% des équipements appartenant aux collectivités, l'action de l'État doit être lisible, cohérente et concrète".

Mais alors que la crainte d'un important désengagement de l'État a récemment fait réagir les élus de l'Andes (Association nationale des élus en charge du sport – lire notre article du 16 mai), le ministère ne les rassurera pas en reconnaissant "de fortes contraintes budgétaires" et en invitant à une "réflexion [...] sur des modèles économiques plus innovants  [...] avec des leviers au-delà des subventions publiques". En effet, si Marie Barsacq souhaite "renforcer l'accompagnement des collectivités" et "faciliter l'accès à l'ingénierie", c'est du côté "des partenariats avec le secteur privé" et des "offres de prêts au secteur public" qu'elle invite les collectivités à se tourner pour leurs plans de financement.

 

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