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La fréquentation des "cars Macron" au deuxième trimestre dopée par la grève à la SNCF

La fréquentation des "cars Macron" a progressé de 43% au deuxième trimestre 2018, en partie dopée par la longue grève à la SNCF, selon un bilan publié ce 24 septembre par l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). Les lignes d'autocars longue distance ont transporté 2,4 millions de passagers d'avril à juin, avec un taux de remplissage atteignant 61%, inégalé depuis la libéralisation du secteur en 2015.
"Le conflit social du secteur ferroviaire peut expliquer en partie l'ampleur de cette croissance. Toutefois, l'effet des grèves dans le ferroviaire doit être apprécié comme un facteur de croissance supplémentaire d'un marché qui s'inscrivait déjà dans une tendance nette au développement depuis le quatrième trimestre 2017", a relevé le régulateur.

Forte hausse de la demande sur les liaisons infrarégionales

Le fort développement de la demande s'observe sur tous les types de liaisons, et tout particulièrement sur les liaisons infrarégionales (sur de courtes distances dans les régions) qui progressent de 72% sur un an. Sur ces dessertes, qui ont totalisé 591.000 voyageurs, la région Auvergne-Rhône-Alpes a concentré 57% de la demande (contre 61% au trimestre précédent), grâce aux liaisons vers l’aéroport de Lyon et entre les métropoles (Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand notamment).
Les liaisons transversales captent désormais 52% de la fréquentation contre 47% au deuxième trimestre 2017. Les trajets interrégionaux (647.000 voyageurs) ont progressé de 43%. La région Occitanie concentre 31% des flux (30% au trimestre précédent), du fait de ses liens avec les métropoles des régions voisines (Bordeaux, Marseille, Lyon, notamment). Sur les liaisons radiales, ayant Paris pour point de départ et d'arrivée (1,16 million de voyageurs, en hausse de 32%), 75% des flux sont concentrés sur 21 dessertes. La Normandie représente à elle seule près de 20% des flux, grâce notamment aux liaisons reliant les principales villes de la région (Caen, Le Havre, Rouen) à la capitale. Au total au deuxième trimestre, 279 communes françaises étaient desservies par des lignes d'autocars libéralisées (+17%). Le top 10 des liaisons les plus fréquentées sont Lille-Paris, Aéroport de Lyon-Grenoble, Paris-Rouen, Lyon-Paris, Grenoble-Lyon, Paris-Rennes, Caen-Paris, Le Havre-Paris, Paris-Toulouse et Paris-Tours.

Hausse du chiffre d'affaires du secteur

La filiale de la SNCF, Ouibus, a assuré au deuxième trimestre 44% des 859 départs quotidiens, devant le transporteur allemand FlixBus (37%) et la filiale de Transdev, Isilines (16%).
Le chiffre d'affaires du secteur a progressé de 40%, à 36,2 millions d'euros. La recette par passager s'établit à 15,10 euros, en légère baisse sur un an, en raison de la baisse de la distance moyenne parcourue par les voyageurs (à 298 km, contre 318 km un an plus tôt).
Après une période initiale de guerre des prix, le secteur, qui emploie 2.542 équivalents temps plein selon l'Arafer, s'est rationalisé et les opérateurs améliorent désormais leurs recettes. Au deuxième trimestre, ils percevaient en moyenne 5,10 euros par passager pour 100 km, 4% de plus qu'un an auparavant, soit le plus haut niveau atteint jusqu'à présent, souligne l'Arafer. Les liaisons vers les aéroports rapportent plus, 7,20 euros par passager pour 100 km.

 

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