L'Agence nationale du sport baisse ses crédits d'équipements de près de 25%
L'Agence nationale du sport a annoncé une baisse globale de ses crédits d'équipements de près d'un quart pour la fin de l'année 2025. Les projets structurants et les groupements de projets de proximité sont visés. Une décision qui suscite une "vive inquiétude" de l'Andes.

© Agenge nationale du sport/ Conseil d’administration de l’Agence nationale du Sport le 24 juin
Nouveau coup dur pour le financement public du sport. Après la diminution des crédits du ministère des Sports consacrés au Pass'Sport – qui baisseront de 75 à 40 millions d'euros pour la saison 2025-2026 (lire notre article du 24 juin) –, c'est au tour des crédits consacrés aux équipements sportifs de subir un coup de rabot.
À l'issue de son dernier conseil d'administration, tenu mardi 24 juin, l'Agence nationale du sport (ANS) a en effet annoncé que "pour répondre aux enjeux budgétaires, le plan 5.000 équipements-Génération 2024 avait été révisé de 98 à 75 millions". Soit une baisse de 23,5%.
En l'occurrence, les 23 millions de réduction du budget du plan seront répartis selon la clé suivante : 13 millions en moins pour le volet régional des équipements structurants, dont les moyens passent de 65 à 52 millions ; et 10 millions en moins pour le volet national des équipements de proximité, dont les crédits passent de 20 à 10 millions.
Des crédits qui visaient les piscines
En ce qui concerne les enveloppes régionales destinées aux équipements structurants, rappelons que les objectifs pour l'année 2025 étaient, d'une part, de consacrer 25% des crédits au financement de projets d'équipements aquatiques, et d'autre part, de construire ou de rénover un nombre cible de 245 équipements structurants dont un tiers situés dans ou à proximité d'un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Une cible qui, de fait, ne sera pas atteinte.
Quant au volet national des équipements de proximité, il visait particulièrement le financement de groupements de projets d'équipements de proximité, éventuellement multiterritoriaux, portés par des fédérations agréées et leurs structures déconcentrées, des associations nationales à vocation sportive, mais aussi des régions ou des départements.
En revanche, le budget, d'un montant de 13,6 millions d'euros pour 2025, géré au niveau régional pour le financement de projets d'équipements de proximité individuels ou groupés au sein d'une même région, et pouvant être portés notamment par une collectivité, n'est pas touché par les baisses de crédits annoncées.
"Une relégation inacceptable du sport"
Parallèlement, le budget rectificatif de l'ANS prévoit de "nouveaux engagements budgétaires", dont 6 millions d'euros supplémentaires en faveur de la haute performance et du déploiement d'un Plan Hiver 2026-2030, et 5,5 millions pour l'emploi sportif.
Cette nouvelle coupe dans les crédits d'État consacrés au sport a fait réagir l'Association nationale des élus en charge du sport (Andes). Dans un communiqué daté du 27 juin, elle dit "exprimer sa vive inquiétude face au budget rectificatif 2025, marqué par un retrait significatif de l'État après le gel de 24 millions d'avril dernier".
Alors que selon Patrick Appéré, son président, "chaque euro investi dans le sport génère treize euros d'économies publiques", l'Andes estime que ces nouveaux arbitrages défavorables, qui s'ajoutent à révision du Pass'Sport, "constituent une relégation inacceptable du sport".