Le deuxième baromètre Geo-CSA décèle les prémices d'une "fatigue écologique"
"Un éco-engagement des Français [sondés] en demi-teinte, qui traduit de fortes disparités générationnelles et sociales, accentuées par les prémices d'une fatigue écologique." Telle est la conclusion que tirent l'institut CSA et le magazine Geo d'une enquête qu’ils ont conduite en ligne, entre le 12 juin et le 1er juillet derniers, auprès d'un échantillon de 1.014 Français de 18 ans et plus, de 1.009 visiteurs du site Geo.fr et de 513 abonnés dudit magazine.
Évaluant "l'éco-engagement" des sondés avec une cinquantaine de questions, les auteurs de l'étude estiment que ce dernier est en – légère – baisse par rapport à la première édition de ce baromètre, publiée l'an passé. "Jamais les enjeux écologiques n’ont autant occupé le débat public, et pourtant le passage à l’acte reste difficile", déplore Myrtille Delamarche, rédactrice en chef de Geo.
Si "les écogestes restent ancrés au sein du foyer" (près de 9 sondés sur 10 déclarent trier régulièrement leurs déchets et veiller à ne pas gaspiller la nourriture, plus de 8 sur 10 déclarent faire attention à leur consommation d'eau et d'énergie), ils se font "plus rares à l'extérieur", est-il observé. Ainsi, "le recours au vrac (22%), l'achat de vêtements de seconde main (26%) ou le renoncement à certaines marques jugées peu responsables (19%) ne s'installent dans les habitudes que pour une minorité". Plus encore, la "consommation de produits bio recule" – "seuls 32% des sondés [déclarent] en acheter régulièrement" –, "la fast fashion continue de séduire le plus grand nombre" (70% des sondés) et "les modes de transport alternatifs sont en recul", constatent les auteurs.
Si les "jeunes générations" semblent plus enclines à adopter "certains comportements responsables", les auteurs de l'étude mettent en avant le fait qu'"au-delà de la conviction écologique, ces pratiques sont souvent davantage motivées par une contrainte budgétaire". Et de conclure que "les comportements durables ont davantage de chances d’être adoptés lorsqu’ils répondent à une double logique : économique et environnementale".