Le vol de vélos en France augmente avec la pratique

L’académie des mobilités actives vient de publier une étude sur le vol de vélos en France, qui déconstruit quelques idées reçues. Premier constat, "le chiffre souvent avancé" de 400.000 vols annuels est a priori (les données manquent) sous-estimé, et correspondrait plutôt au bas d’une fourchette allant de 350.000 à 580.000 vols annuels. Deuxième constat, "le vol de vélo n’est pas une spécificité française".

Non sans logique statistique, l’étude observe que "plus la pratique du vélo est répandue, plus le risque de vol de vélos est élevé". Avec plus de 6,5 vols pour 100 habitants, les Pays-Bas font ainsi la course en tête (le ratio est de moins de 1 pour la France). L’étude relève qu’il n’y a toutefois pas de fatalité, le Danemark ayant par exemple connu ces dernières années des chiffres à la baisse, qui s'expliquent par l’utilisation de meilleurs antivols (celui de type U étant le plus fiable) et à une baisse de la délinquance en général.

Dans la même logique, le risque de vol est bien plus important dans les villes capitales ou grandes villes qu’ailleurs, où la pratique du vélo au quotidien est plus développée. Il est ainsi 3 fois plus élevé à Paris que dans l’ensemble de la France. Les vélos de villes – et les cyclistes quotidiens – bénéficient en outre de conditions de stationnement moins sécurisées que les VTT. Lorsqu’ils ont été volés, les premiers étaient davantage stationnés sur des arceaux libres d’accès, alors que les seconds, comme les vélos à assistance électrique (VAE), le sont davantage dans des espaces privés, clos et (insuffisamment) sécurisés. L’étude souligne aussi l’enjeu de disposer de stationnement qualitatif dans les espaces privés. Un enjeu d’autant plus grand que la forte augmentation du nombre de vols de vélos déclarés à la police depuis 2020 à Paris est "quasi-intégralement le fait de l’augmentation du nombre de dépôts de plaintes pour vol de VAE".

L’étude souligne par ailleurs que les vols se déroulent majoritairement au printemps et à l’automne (soit les périodes de plus grande utilisation), et plutôt en journée (48%, 22% en soirée), surtout pour les vélos de ville, davantage stationnés dans l’espace public, sur des arceaux libres d’accès. Les vols la nuit – 30% – concernent davantage ceux stationnés dans les espaces privés (VTT et vélos de route).

Le taux de dépôt de plainte reste faible, estimé à un quart des vols. Il a tendance à être plus important pour un VAE. Il croît également avec la valeur d’achat du vélo et si ce dernier a été acheté neuf.

11% des victimes de vols interrogés déclarent avoir arrêté l’usage du vélo à la suite du vol, et 23% avoir réduit leur usage. D’où l’importance de trouver une solution pour favoriser ce mode de transport. La ville de Strasbourg a pour ce faire financé l’équipement de 281 vélos avec un traceur. Résultat : sur les 11 vélos déclarés volés six mois après le lancement du dispositif, 7 ont été retrouvés. À noter que les associations cyclistes invitent notamment les collectivités à bannir les stationnements "pince-roue" pour leur préférer des arceaux avec une hauteur de 80 cm, une largeur de 40 à 50 cm et dont le diamètre n’excède pas 5 cm, qui rendent possible une attache idéale du vélo.