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Tourisme d'affaires - Les foires et salons entre crise et nouveaux investissements

13,3 millions de visiteurs pour 432 manifestations. Si le secteur des foires et salons est en baisse pour l'année 2009, il a réussi à limiter les dégâts. Les villes organisatrices maintiennent le cap de l'investissement, avec de beaux projets à venir. 2010 s'annonce comme une bonne année.

Avec 13,3 millions de visiteurs pour 432 manifestations, le secteur des foires et salons a réussi à limiter les dégâts en 2009. "On a traversé la crise, avec des résultats en baisse, mais des réductions moins importantes que dans les autres médias", constate Thierry Hesse, le président de Foires Salons Congrès et Evénements de France (FSCEF). Alors que l'ensemble des autres médias (presse notamment, mais aussi télévision, affichage, radio et internet) ont subi une réduction de 12% de leur activité, les salons et foires ont en effet enregistré une baisse plus modeste : une réduction de 5,7% de la surface nette et de 2,8% des visiteurs. "Les chiffres globaux restent très impressionnants, a souligné le président de FSCEF lors de la présentation du bilan 2009 du secteur, le 1er avril 2010. Il n'y a pas eu de désaffection du média." Les événements qui ont le plus souffert sont les salons professionnels qui enregistrent une baisse de 13,4% du nombre de visites, de 7,8% de leur surface et de 7,5% du nombre d'exposants. A l'inverse, les salons mixtes ont augmenté leur nombre de visites (+14,5%) et les salons ouverts au public ont connu une baisse légère de 1,5% des visiteurs. Dans le secteur, les foires s'en sortent plutôt bien. Elles enregistrent une hausse de la participation des exposants de +1,9% et une baisse limitée du nombre de visiteurs de 2,4%. "C'est l'un des secteurs qui a le moins souffert de la crise, explique Annie Arsaut-Mazières, directrice générale de FSCEF, car le tissu local en a besoin ; ayant de plus en plus un rôle à jouer dans le développement économique, les collectivités ont la volonté de maintenir ce secteur où les entreprises arrivent à remplir leur carnet de commande." Le média bénéficie d'un taux de fidélisation très élevé. Entre 70 et 75% des exposants renouvellent ainsi chaque année leur présence sur les foires, un moyen efficace de rencontrer leur clientèle qui ne vient plus dans leurs boutiques. "Ce secteur favorise aussi l'attractivité des territoires, avec des retombées également sur l'activité hôtelière", souligne aussi la directrice générale de FSCEF. C'est pourquoi, malgré la crise économique, les investissements programmés n'ont pas ralenti. "L'investissement n'est ni reporté, ni remis en question, assure Annie Arsaut-Mazières. En revanche, ce sont les modalités de financement qui changent." Les collectivités s'orientent ainsi davantage vers des partenariats public-privé ou de l'autofinancement, à l'image du parc d'exposition de Montpellier, financé par les fonds propres de la société d'économie mixte (SEM) et par un emprunt de la SEM.

 

De beaux projets à venir

Même problématique du côté des congrès. Si le secteur est considéré comme le "petit poucet" de la filière, il organise chaque année entre 650 et 700 événements rassemblant 600.000 participants. Et si les résultats pour l'année 2009, qui ne sont pas encore publiés, témoignent d'un impact de la crise, ils restent bons en termes de participations et de recettes commerciales. "Les informations déjà recueillies montrent que l'année 2009 aura été une année étonnamment bonne malgré la crise", a expliqué Natalie de Chalus, de la FSCEF. Pour les villes organisatrices de congrès, les répercussions de la crise sont bien réelles mais avec des effets différents selon le positionnement des villes sur le marché et le nombre de commandes déjà signées et inscrites au planning 2009. "La variation du chiffre d'affaires va de -35% à +20%, explique ainsi Emmanuel Dupart, directeur de France Congrès, l'Association française des maires des villes de congrès. La demande intérieure s'est globalement maintenue face à une demande internationale en baisse surtout en provenance des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, le segment des congrès associatifs et les réunions dites institutionnelles ayant compensé pour partie celui des réunions d'entreprises, marché plus sensible et réactif aux cycles économiques." Dans ce secteur, les collectivités qui ont choisi de différer leur projet d'investissement représentent une minorité. "En matière d'investissement, nous nous trouvons à contre-courant de la crise et la dynamique engagée depuis trois, voire quatre ans, semble vouloir se poursuivre avec plusieurs beaux projets à venir qui devraient renforcer la compétitivité française dans ce domaine", assure Emmamuel Dupart. Et parmi ces projets : l'ouverture du nouveau centre de congrès Bordeaux, qui doit accueillir ses premières manifestations à l'automne 2010, l'agrandissement d'Eurexpo à Lyon, avec 10.000 m2 supplémentaires et un auditorium modulable de 1.000 à 4.200 places ou encore l'ouverture, en septembre 2010, de la Grande Salle (13.500 m2 de surface brute pour les exposants) du Parc Expo de Montpellier. Reste le problème du financement, comme pour les foires, avec une utilisation plus importante à venir des partenariats public-privé. Et si "nous n'en sommes qu'au début, précise Emmanuel Dupart, nul doute que le contexte et les enjeux vont accélérer l'émergence de nouveaux partenariats". Pour l'année 2010, les acteurs du secteur sont plutôt confiants. "On a traversé la crise et les manifestations annoncées ou reportées devraient renforcer l'année 2010, assure Thierry Hesse, les premiers résultats qu'on a sont plutôt bons."

 

Emilie Zapalski