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Les plans d'aide de l'APA à domicile incluent de plus en plus d'aides techniques

Alors que l'APA à domicile est perçue avant tout comme un moyen de bénéficier d'aides humaines, une étude de la Drees montre que les aides techniques sont désormais présentes dans plus de la moitié des plans d'aide, contre moins de 40% il y a dix ans. Les plus fréquentes sont les fournitures d'hygiène et la téléalarme. Avec des écarts importants selon les départements.

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie les résultats d'une étude sur la part des aides techniques dans les plans d'aide des bénéficiaires de l'APA à domicile (aide personnalisée à domicile). Ces plans d'aide sont fortement associés à l'idée des aides humaines. Et, effectivement, celles-ci sont bien présentes dans 98% des plans. Mais, au fil des ans, la part des aides techniques ne cesse de s'accroître et celles-ci sont désormais présentes dans plus de la moitié des plans notifiés par les présidents de conseils départementaux. Avec toutefois des pratiques très différentes selon les départements.

Plus de la moitié des plans d'aide comprennent des aides techniques

L'étude de la Drees porte sur le recueil de données individuelles sur l'APA auprès des conseils départementaux en 2017. Elle montre qu'un peu moins de la moitié (48%) des plans notifiés proposent uniquement de l'aide humaine. Cette proportion est en baisse de 13 points par rapport à l'année 2011. La part des plans comportant uniquement des aides humaines va de 33% pour les personnes en GIR 1 (les plus dépendantes) à 53% pour celles en GIR 4.
La tendance est inverse pour les aides techniques. Celles-ci sont désormais présentes dans plus de la moitié des plans d'aide, contre seulement 40% en 2011. Aujourd'hui, 50% des plans incluent à la fois des aides humaines et des aides techniques et 2% prévoient uniquement des aides techniques. Plus le niveau de dépendance augmente, plus les plans incluant plusieurs types d'aides sont courants et plus l'écart par rapport à 2011 est important. La proportion des plans d'aide mixtes est ainsi de 64% en GIR 1, contre 45% en GIR 4 (contre respectivement 45% et 32% en 2011).
Les aides techniques favorisent le maintien de l'autonomie et de la vie au domicile. Selon leur nature, elles peuvent être mensuelles et versées tout au long de l'année (fournitures d'hygiène, portage de repas, téléalarme...) ou ponctuelles : pose de barres d'appui, achat de dispositifs de soutien (fauteuil roulant...), aménagement du logement (adaptation des meubles), de la salle de bains ou de la cuisine... L'étude relève qu'"en 2017, le recours est beaucoup plus élevé qu'en 2011 pour chacun des différents types d'aides techniques régulière". Les plus fréquentes sont les fournitures d'hygiène et la téléalarme (comprises dans environ un quart des plans). En revanche, les aides à l'aménagement du logement sont peu utilisées. De même, le recours aux aides à l'accueil temporaire et aux dispositifs de soutien de l'aidant – qui font partie des aides techniques – "reste encore faible en 2017" (moins de 3% en décembre 2017). 

Des différences de pratiques très importantes entre départements

L'étude de la Drees met aussi en évidence de très fortes différences entre départements dans l'intégration des aides techniques au sein des plans d'aide de l'APA. Pour une moyenne nationale de 50% de plans d'aide comprenant des aides techniques, 5% des départements ont un taux de recours aux aides techniques inférieur à 10%, alors qu'à l'inverse 5% ont un taux de recours supérieur à 89%. La Drees précise que "même après prise en compte des différences entre les profils moyens des  bénéficiaires (âge, sexe, situation de couple, ressources et type de commune) dans chaque département, les disparités départementales du recours restent grandes".
Une carte présentée avec l'étude montre en effet que parmi les départements comptant plus de 70% d'aides techniques dans leurs plans d'aide figurent aussi bien la Seine-et-Marne et la Loire-Atlantique, que la Haute-Marne, la Mayenne ou La Réunion. L'étude estime donc que ces écarts très importants "peuvent être dues à des pratiques départementales variées lors de la mise en place des plans ou à des niveaux différents de l'offre en aide non humaine selon les territoires. Néanmoins, excepté pour le portage de repas et l'accueil temporaire, les aides non humaines ne nécessitent pas forcément un maillage territorial resserré et l'hypothèse à privilégier serait donc celle de pratiques départementales différentes quant à la notification d'aides non humaines dans les plans d'aide APA".