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Compteurs Linky - L'UFC-Que Choisir lance une pétition pour revoir le financement

En s'appuyant sur le dernier rapport de la Cour des Comptes qui avait dénoncé un bénéfice insuffisant pour les consommateurs, l'UFC-Que Choisir a lancé le 8 mars une pétition pour revoir les conditions de financement du compteur électrique communicant Linky, en cours de déploiement depuis deux ans. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a réagi ce 9 mars à cette initiative, en estimant que le nouveau compteur apportera des gains tels aux consommateurs que son financement sera neutre.

L'UFC-Que Choisir a lancé ce 8 mars une pétition pour que les consommateurs n'aient pas à payer le déploiement des compteurs électriques Linky, qui a débuté il y a deux ans. "Vous allez payer 15 euros par an pendant 10 ans pour permettre à Enedis d'installer un compteur communicant pour lequel vous n'avez aucune contrepartie", interpelle l'association dans sa pétition qui avait déjà recueilli plus de 77.000 signatures vendredi en début d'après-midi sur un objectif de 100.000.
L'UFC-Que Choisir s'appuie sur un rapport de la Cour des comptes publié début février soulignant que le déploiement de Linky coûtera 5,4 milliards d'euros pour des gains aux consommateurs "encore insuffisants". Seuls les ménages les plus précaires peuvent en effet bénéficier d'un affichage dans leur lieu de vie sans surcoût.

Les conditions de rémunération d'Enedis en question

"En l'état, les compteurs Linky ne sauraient donc garantir une meilleure maîtrise de la consommation énergétique par les ménages!", a estimé l'association qui demande aux autorités d'"améliorer le dispositif" et de "revoir les conditions de financement du compteur, et notamment les conditions de rémunération d'Enedis", que la Cour des comptes avait jugé "généreuses".
Depuis ses débuts, le compteur Linky est régulièrement la cible de critiques variées, allant de l'exposition aux champs électromagnétiques, à celles ayant trait au respect de la vie privée.

Un financement jugé "neutre" pour les consommateurs selon la CRE

Ce 9 mars, la Commission de régulation de l'Energie (CRE) a, elle, pris sa défense. "Sur le coût de ce projet, le président de la CRE (Jean-François Carenco) élève le ton pour rappeler que son financement sera totalement neutre pour les clients grâce aux nombreux gains que ces compteurs permettront, notamment pour maîtriser la demande d'énergie", indique le régulateur dans un communiqué. Les compteurs Linky "rendent possible la réduction de la consommation d'énergie, le développement de nouveaux services énergétiques, l'émergence de nouveaux acteurs et l'optimisation des coûts des réseaux et de leur performance", assure la CRE.
"Quant aux données personnelles recueillies par Linky, il vaut mieux que ce soit par le service public sous le contrôle d'une autorité comme la Cnil, (ainsi pour l'amélioration du service public) que par de grands acteurs du numérique qui d'ailleurs les exploitent déjà", affirme par ailleurs Jean-François Carenco. Certains détracteurs du compteur déployé par Enedis s'inquiètent en effet du respect de leur vie privée. La Cnil, Commission nationale de l'informatique et des libertés, veille toutefois à ce que les données de consommation détaillées ne soient pas collectées sans l'accord de l'usager."Se priver de ces compteurs 'nouvelle génération', c'est refuser les mécanismes fondamentaux à la transition énergétique", juge encore le président de la CRE.

 

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