Pesticides : la Commission retire un règlement déjà à l'arrêt

Si le mouvement de grogne des agriculteurs français s’est, pour l’heure, dissipé, il reste encore vif dans plusieurs États membres de l’Union : Italie, Espagne, Pologne… Contraignant la présidente de la Commission européenne a une nouvelle concession, après celle lâchée le 31 janvier (v. notre article du 2 février). Devant le Parlement européen, elle a annoncé ce 6 février qu’elle proposera au collège des commissaires de retirer la proposition de règlement SUR relatif à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, devenu selon elle "un symbole de polarisation" (la proposition avait d’emblée suscité la controverse – v. notre article du 15 mars 2023). 

Une maigre concession toutefois, puisque comme l’a rappelé Ursula von der Leyen, ladite proposition a été rejetée par le Parlement européen (v. notre article du 28 novembre 2023). Plus encore, la présidente de la Commission avoue qu’il "n’y a plus de progrès au sein du Conseil non plus". 

En outre, Ursula von der Leyen n’y renonce pas totalement, mais concède qu’ "une approche différente est nécessaire". Elle indique ainsi que la Commission "pourrait proposer une nouvelle proposition avec un contenu bien plus mûri" et conçu "avec les parties prenantes", invitant par ailleurs à "accorder davantage de confiance" aux agriculteurs. "La protection de la nature ne peut seulement être couronnée de succès qu’à travers une approche ascendante et incitative. Ce n'est que si nos agriculteurs peuvent vivre de leurs terres qu’ils investiront dans l’avenir", expose-t-elle ainsi, non sans ajouter : "Ce n'est que si nous atteignons ensemble nos objectifs climatiques et environnementaux que les agriculteurs pourront continuer à gagner leur vie." Auparavant, elle avait pris soin de souligner que l’Union européenne apporte un "énorme soutien" au secteur (la politique agricole commune représente un tiers du budget de l’UE), tout en précisant que "l’argent est important, mais ne fait pas tout. Les ressources naturelles sont aussi clé". Et de souligner que "60 à 70% des sols sont aujourd’hui dans de mauvaises conditions". 

Ursula von der Leyen a par ailleurs rappelé qu’un rapport fondé sur les résultats du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture dans l’UE sera présenté à la fin de l’été et présentera des options pour d’éventuelles réformes futures (v. notre article du 24 janvier).

 

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