Petites villes : un regard toujours positif mais une forte attente d'implication des pouvoirs publics

L'image des petites villes est toujours positive, mais face au manque de commerces, aux difficultés de déplacement ou aux faibles possibilités d'emplois, qui peuvent être des freins à leur installation dans ces territoires, les Français estiment que la puissance publique doit s'investir davantage. C'est ce qui ressort du quatrième baromètre du regard des Français sur les petites villes, réalisé par Ipsos pour l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), l'Association des petites villes de France (APVF) et la Banque des Territoires. Le baromètre montre aussi que les habitants de ces villes du programme PVD perçoivent une amélioration de leur cadre de vie via les aménagements urbains en cours. Des constats qui plaident pour la poursuite du programme, comme annoncé par le Premier ministre le mois dernier.  

Les petites villes ont toujours la cote auprès des Français. Mais pour renforcer leur attractivité, elles doivent consolider leur image en termes d'offre de services et de possibilités d'emplois, et notamment par l'intervention des pouvoirs publics. C'est ce qui ressort du quatrième baromètre du regard des Français sur les petites villes, publié le 21 juillet 2025. Le baromètre, réalisé par Ipsos auprès de 1.000 Français et de 800 habitants de communes du programme Petites Villes de demain (PVD) pour le compte de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), l'Association des petites villes de France (APVF) et la Banque des Territoires, montre ainsi l'image positive dont bénéficient les petites villes : 86% des Français déclarent en avoir une opinion positive, le score étant stable depuis les précédentes vagues (89% en 2021, 88% en 2024). Et ce quel que soit l'âge, le milieu social ou le lieu de résidence.

Le contact avec la nature, principal atout des petites villes

L'attractivité des petites villes progresse : 85% des Français estiment qu'elles attirent de plus en plus de nouveaux habitants et 62% envisagent de s'y installer un jour, particulièrement les jeunes et les diplômés. "Les Français estiment très majoritairement que l'avenir des petites villes est positif, indique le baromètre. C'est particulièrement vrai pour celles qui disposent d'atouts touristiques évidents comme la proximité du littoral (70%) ou de la montagne (66%), ou qui se situent à proximité d'axes de communication importants comme celles qui sont connectées au réseau ferré (69%) ou autoroutier (61%)."

Parmi les paramètres qui plaisent le plus : le contact avec la nature (63%) - c'est leur principal atout -, la qualité des relations sociales entre les habitants (42%) et le niveau de sécurité (37%). D'autres atouts progressent cette année, comme la vie associative (26%, +6 points) et l'offre de commerces (21%, +7 points).

Des aménagements urbains qui améliorent le cadre de vie

"Plus globalement, l'image positive des petites villes s'articule avec le sentiment qu'il s'agit du type de territoire qui 'offre la meilleure qualité de vie' à ses habitants", précise le document, qui indique que cette opinion est partagée par 85% des Français et fait consensus quelles que soient les catégories en termes d'âge, de classe sociale ou de lieu d'habitation. Par ailleurs, si les habitants des petites villes perçoivent une dégradation de l'offre de santé (43%) et de logements (31%), ils sont 57% à considérer que les aménagements urbains ont eu des conséquences positives sur leur cadre de vie (amélioration en matière de mobilités, de vie culturelle et événementielle, dans l'offre de vie associative et sportive). Des indicateurs qui pourraient être le signe des premiers effets du programme Petites Villes de demain, selon le baromètre. Mais "ce constat reste à mettre en perspective de l'avancement des projets puisque le programme démarré en 2020 poursuit la progression de phase opérationnelle avec 56% des actions engagées ou en cours", précise le document. Le programme qui cible les villes de moins de 20.000 habitants (1.646 communes bénéficiaires) sera prolongé après 2026 a assuré le Premier ministre lors des dernières assises des petites villes à Saint-Rémy-de-Provence, sans toutefois de précision sur sa durée et ses financements (voir notre article du 17 juin).

Les pouvoirs publics doivent agir

Parmi les freins qui pourraient empêcher les Français qui envisagent à l'avenir de déménager dans une petite ville de passer à l'acte : l'offre de santé (38%), le manque de commerces (36%), les difficultés en matière de déplacements (33%) et, dans une moindre mesure, les faibles possibilités en termes d'emplois (27%) et de logements (26%). L'emploi semble être un frein majeur pour les plus jeunes populations, même si ces personnes estiment que le télétravail pourrait faciliter les choses, et qu'elles auraient des chances de trouver un emploi dans leur secteur d'activité dans une petite ville.

Pour presque tous les Français, une chose est sûre : la puissance publique "doit fortement s'investir". 93% pensent ainsi qu'au cours des années à venir, "les pouvoirs publics doivent agir pour contribuer à l'évolution et à la transformation des petites villes".

 

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