Archives

Attractivité - Près d'un Francilien sur deux veut s'installer en province

Près d'un Francilien sur deux veut quitter sa région pour s'installer en province. C'est ce que révèle une étude réalisée par l'institut CSA en octobre 2012. Trouver un cadre de vie plus agréable est l'une de leurs motivations principales. Ce sont les petites villes ou de taille moyenne (du Sud et de l'Ouest...) qui les attirent le plus.

"Ca fait longtemps que j'ai envie de partir pour la province parce que je voudrais un équilibre plus fort entre ma vie professionnelle et personnelle, et quitter cette vie qui est réglée au chronomètre et dans laquelle je cours du matin au soir !" Comme Florence Garrigues, qui habite à Nanterre et travaille dans un grand groupe industriel, de nombreux Franciliens ont envie de quitter leur région pour aller s'installer ailleurs en France. D'après un sondage réalisé par l'institut CSA du 1er au 4 octobre 2012, présenté à l'occasion du Provemploi, "le salon pour vivre et travailler en province", qui s'est tenu à Paris le 16 octobre, près d'un Francilien sur deux est dans ce cas, et 19% d'entre eux sont même certains de partir un jour.
Ce désir est particulièrement perceptible pour les provinciaux d'origine (58%), mais il est partagé par les natifs d'Ile-de-France (50%) et par l'ensemble des catégories sociales de la population. Ce sont les Franciliens âgés de 25 à 34 ans qui souhaitent le plus partir. 69% d'entre eux envisagent ainsi de quitter la région. Un âge qui correspond à l'accès à l'autonomie (emploi, logement, construction de la famille...).
Sans surprise, les destinations qui attirent le plus sont le Sud et l'Ouest de la France. 25% des Franciliens qui rêvent de province souhaitent ainsi s'installer en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 21% en Bretagne, 19% en Languedoc-Roussillon et 18% en Aquitaine. Leur choix se porte sur des villes petites ou de taille moyenne (moins de 100.000 habitants). Un choix qui passe devant la campagne ou la grande ville. "Cela ne me déplairait pas d'envisager une petite ville pour avoir le minimum de services publics à disposition, médecin généraliste, supérette, boulanger, explique Rémi Borel, cadre supérieur chez EDF, qui habite actuellement à Paris, en revanche, je n'ai pas le fantasme du retour à la terre pour aller élever des chèvres !"

Une meilleure qualité de vie

Pour Florence Hennequin, qui habite à Vincennes et travaille comme styliste indépendante, l'idée de choisir une ville moyenne, comme La Rochelle dans son cas, offrirait selon elle un bon compromis entre les avantages de la grande ville et ceux de la nature. Ces Franciliens qui veulent quitter leur région ont surtout envie de trouver un cadre de vie plus agréable (68%). "La vie en province pourrait être plus agréable avec des activités proches de la nature, comme le bateau, la montagne, détaille Rémi Borel, à Paris, on est obligé de s'entasser, dans les logements, dans les transports. Paris c'est une ville qui a au fond un caractère violent, presque carcéral." Même écho pour Florence Hennequin. "Je cherche une meilleure qualité de vie, une vie plus saine, plus proche de la nature, avec moins de pollution."
La qualité de vie passe devant le coût de la vie (41%) et le "ras-le-bol" de l'agitation parisienne (38%). "20% citent également le fait de s'éloigner pour devenir propriétaire de son logement, 19% pour se rapprocher de sa famille ou ses amis et 13% pour saisir une opportunité professionnelle", détaille l'étude. "La province pourrait me permettre d'acheter un terrain qui corresponde à mes envies", précise Rémi Borel.
Parmi les inconvénients qui les gênent le plus dans leur région, les Franciliens interrogés citent le prix de l'immobilier trop élevé (56%), l'agitation et le stress (41%), le temps passé dans les transports (40%), et le coût de la vie en général (39%). L'agressivité des Parisiens, le manque d'espaces verts et le climat font aussi partie du lot des désagréments franciliens.

"Quand on a une famille, ce n'est pas simple de déplacer tout le monde"

Face à ces envies, des craintes ralentissent le processus, dont la première est la difficulté de trouver un emploi satisfaisant. "C'est la réalité professionnelle qui me rattrape vite. Comme je n'ai pas un métier spécifique ou technique, ce n'est pas possible de trouver un emploi en province de mon côté, sauf en télétravail", souligne Rémi Borel. L'emploi, une raison qui pourrait faire renoncer beaucoup d'entre eux à leur projet (48%).
Les autres freins identifiés sont la difficulté pour le conjoint de suivre le mouvement (27%), la peur d'être éloigné de sa famille (27%) ou d'avoir moins de choix pour ses loisirs (20%). "Quand on a une famille, ce n'est pas simple de déplacer tout le monde en même temps et de trouver une situation équivalente pour tous", explique Florence Garrigues, tandis que Florence Hennequin craint l'éloignement avec sa famille et ses proches. "J'ai peur de l'éloignement, car toute ma famille, mes nièces, neveux, vivent à Paris", explique-t-elle. En revanche, "la peur d'être mal accueilli par les habitants ou les éventuelles difficultés de scolarisation ne sont elles pas réellement perçues comme des freins", détaille l'enquête.
A l'inverse, l'opportunité d'un emploi intéressant (41%) ou une opportunité immobilière (32%) pourrait pousser les Franciliens à concrétiser leur projet. Les Franciliens qui souhaitent s'installer ailleurs qu'en Ile-de-France comptent en majorité préparer le projet sur plusieurs années : 62% disent ainsi vouloir partir dans trois ans ou plus. 20% d'entre eux, soit 11% des Franciliens, comptent toutefois passer à l'acte dans moins de deux ans. Et pour mieux préparer cette installation, ils disent avoir besoin de disposer d'informations sur l'immobilier local, de visiter la région concernée par leur choix, et de connaître les opportunités professionnelles.

 

Téléchargements

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis