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Habitat - Qualité du logement : les Français ont des idées bien arrêtées

L'association Qualitel - créée en 1974 par le secrétariat d'Etat au Logement pour promouvoir la qualité de l'habitat par la certification et l'information du grand public - publie son premier "Baromètre Qualitel", qui a désormais vocation à être renouvelé chaque année. Cette vaste enquête menée avec l'Institut Ipsos - 80 questions et 2.700 personnes interrogées - introduit également une innovation méthodologique : le Qualiscore, autrement dit un indicateur composite construit sur la base de quinze critères (confort thermique, confort acoustique, luminosité...) et pondérant le poids de chacun de ces critères en fonction de sa contribution à la satisfaction globale et selon l'intensité de la satisfaction exprimée par les répondants.

Les années noires du logement ont laissé des traces

Les résultats montrent que les Français ont une perception précise de la qualité du logement et de son évolution au fil du temps. Avec en particulier une vision négative des constructions sur les 80 premières années du XXe siècle. Le Qualiscore moyen est ainsi de 6,7 sur 10 pour les logements antérieurs à 1900, puis il tombe à 6,2 pour la période 1900-1944 et 6,3 de 1945 à 1979. Il remonte ensuite à 7,0 entre 1980 et 2007, avant d'atteindre 7,6 après 2007. Il est clair que les mauvais souvenirs des constructions de l'après-guerre sont encore très présents. A l'inverse, les résultats montrent que les Français sont parfaitement conscients des améliorations apportées par les normes et les progrès thermiques, acoustiques, énergétiques... Au total, toutes époques de construction confondues, le Qualiscore national s'établit à 6,7 sur 10.
L'ancienneté du cadre bâti est toutefois loin d'être le seul critère discriminant. Ainsi, le Qualiscore est nettement plus élevé chez les propriétaires (7,2) que chez les locataires (5,9). De même, mais dans une proportion moindre, les maisons individuelles sont mieux notées que les appartements (7,0 contre 6,2).

De nombreux facteurs influent sur la perception de la qualité

La qualité ressentie se dégrade également avec la densité de population : le Qualiscore est de 7,1 dans les zones rurales, 6,8 dans les communes de moins de 20.000 habitants, 6,7 dans les villes de plus de 20.000 habitants et 6,2 dans Paris intra muros. En revanche, il s'accroît avec l'âge : 6,4 chez les 25-34 ans, mais 7,1 chez les plus de 60 ans.
L'étude met aussi en évidence d'autres critères discriminants moins surprenants : le fait de vivre seul ou en couple (6,3 et 7,0), d'être très proche ou éloigné de la nature (7,3 et 5,8), d'avoir de l'espace (5,6 pour un studio, mais 7,5 pour une surface de plus de 120 m2) ou encore la labellisation ou non du logement (7,7 contre 6,6). La meilleure note au Qualiscore est cependant obtenue par les résidents d'un logement de moins de dix ans (7,6, contre 6,6 pour les logements de plus de dix ans).
L'amélioration de la qualité du logement dans les dernières années est particulièrement sensible pour les HLM. Ceux de moins de dix ans obtiennent en effet un Qualiscore de 7,0, contre 5,4 pour les HLM de plus de dix ans.

Les cinq plaies du logement

L'étude de Qualitel se penche aussi sur "les cinq plaies du logement", autrement dit les facteurs qui contribuent le plus à l'insatisfaction des occupants. On y trouve le confort thermique (32% d'insatisfaction), la consommation énergétique (32%), l'isolation acoustique (30%), la qualité des matériaux de construction (25%) et l'aération et la ventilation (21%). Les Parisiens sont les plus affectés par ces "plaies du logement" (ou peut-être sont-ils les plus râleurs...).
Enfin, les "grandes et petites inquiétudes" exprimées par les Français sur leur logement concernent la sécurité de l'immeuble (31% pour l'ensemble des habitants d'immeubles, mais seulement 18% dans ceux de moins de dix ans) ou encore la crainte d'une inadaptation au vieillissement des occupants (56% des Français, mais seulement 28% des occupants de logements de moins de dix ans). Dernier détail qui ne manquera pas de ravir les phobiques : un quart des Français ont déjà eu la visite de rats ou de souris dans leur logement, et la moitié y ont déjà croisé des insectes nuisibles (cafards, punaises, puces...).