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Qui fréquente les salles de musiques actuelles ?

37 ans en moyenne, parfois accompagnés d'enfants, plutôt citadins, employés ou cadres, davantage portés vers le rock que la musique classique... l'association Agi-son dresse le portrait robot du public des salles de musique actuelle. 

L'association Agi-son, créée en 2000 et "née de la volonté des professionnels de défendre l'écoute et la pratique de la musique dans le respect des réglementations en vigueur", publie les résultats de son baromètre 2018-2019 "Publics des musiques actuelles en France : profils et rapports aux risques auditifs". Menée par un cabinet d'études pour le compte d'Agi-son, dans le cadre de la campagne de prévention "Hein ?!" qui se déploie chaque année à partir de novembre, l'enquête s'appuie sur l'exploitation des réponses de 1.393 spectateurs et spectatrices des salles de musiques actuelles. Ses résultats ne manqueront pas d'intéresser les collectivités, qui apportent plus de 80% des subventions dont bénéficient ces équipements (voir notre article ci-dessous du 5 mars 2019).

Un public à dominante citadine

L'âge moyen du public des salles de musiques actuelles est de 37 ans et tend à augmenter (36 ans en 2017-2018 et 32 ans en 2016-2017). Il est plus élevé que celui des spectateurs des festivals de musiques actuelles (30 ans), mais nettement inférieur à celui des habitués des salles de musique classique (54 ans).

L'étude montre également que près d'un tiers des adultes se rend en concert avec des enfants, dont 67% ont moins de 16 ans (et même 12% moins de 5 ans et 29% entre 5 et 10 ans). Ce résultat confirme l'importance des actions de prévention, dans la mesure où le système auditif des enfants est particulièrement fragile. La plupart des adultes prennent néanmoins des précautions, puisque 64% éloignent leurs enfants des enceintes, que 53% leur fournissent des bouchons en mousse (distribués notamment par Agi-son) et que 37% utilisent des casques pour enfants. Mais seuls 32% leur ménagent des pauses à l'écart du son.

Sans surprise, le public des salles de musiques actuelles est à dominante citadine : 42% des spectateurs de concerts vivent dans une commune de plus de 50.000 habitants, contre 24% de l'ensemble des Français. Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées sont les employés et les cadres, qui forment à eux seuls 57% du public. Si ces deux catégories sont surreprésentées, c'est l'inverse pour les ouvriers (3,5% des spectateurs de musiques actuelles pour 14% de la population) et les retraités (6% pour 19%). Pour leur part, les lycéens et étudiants constituent 15% du public des salles de musiques actuelles pour 11% de la population française.

Des goûts très éclectiques

Les lieux dans lesquels le public des musiques actuelles se rend le plus souvent sont les salles de moyenne jauge (93% des répondants), des petits clubs et des cafés concerts (87%), des festivals (77%) et un peu moins souvent dans des salles de grande capacité de type Zénith (42%).

Les spectateurs de concerts étaient invités à indiquer leurs styles musicaux préférés. Le rock arrive largement en tête (81% de citations), devant la chanson pop (61%), l'électro (48%), les musiques du monde (47,5%), le jazz (43%), le hip-hop (37%), le reggae (35%), le métal (30,5%) le classique (27,5%) et la techno (21%). Pour Agi-son, "cet éclectisme des goûts fonctionne comme une norme généralisée, bien qu'initialement portée par les classes supérieures". Les préférences musicales restent toutefois fortement corrélées aux générations. Les plus de 45 ans sont ainsi significativement plus nombreux que les autres à préférer la chanson/pop, le rock, les musiques du monde et le jazz, alors que les moins de 35 ans sont proportionnellement plus nombreux à préférer le hip-hop et l'électro et que le retour de la techno se fait surtout sentir chez les 18-25 ans.