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Rénovation énergétique : satisfaction d'ensemble chez les particuliers, avec quelques zones d'ombre

Une étude de l'UFC-Que Choisir menée auprès de personnes venant de réaliser des travaux de rénovation énergétique de leur logement - le plus souvent une rénovation partielle - témoigne d'un jugement globalement favorable. Emmanuelle Wargon a confirmé le succès décuplé de MaPrimeRénov' depuis le début de l'année et assure que le dispositif ne "sera pas la victime budgétaire de son propre succès".

Alors que la rénovation énergétique des logements occupe le devant de la scène avec le succès de MaPrimeRénov' (voir encadré ci-dessous), le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) et les débats sur les passoires thermiques autour de la loi Climat, l'UFC-Que Choisir publie les résultats d'une enquête sur le sujet, menée auprès des particuliers. Celle-ci a été réalisée du 2 au 15 décembre 2020, sur un échantillon de 2.893 personnes ayant entrepris des travaux de rénovation énergétique. Sur cet effectif, 76% ont effectivement réalisé des travaux, alors que 24% y ont finalement renoncé.

Maisons individuelles et rénovation partielle prédominent

Parmi les répondants, 86% sont propriétaires d'une maison individuelle (dont 55% construites avant 1975 et les premières mesures d'isolation). La surface chauffée est en moyenne de 120 m2, et les moyens de chauffage utilisés sont en majorité le gaz de ville (38%), l'électricité (26%), le fioul (14%) et le bois (bûches ou granulés, 13%). En outre, 53% des répondants possèdent aussi un chauffage d'appoint.

Sans grande surprise, le jugement porté sur la rénovation énergétique est globalement favorable. Les intéressés y ont eu recours à égalité pour améliorer le confort du logement (91% de citations) et pour réaliser des économies (90%), afin de faire un geste pour l'environnement (77%) et de valoriser leur patrimoine (70%). Toutefois, seuls 19% d'entre eux ont fait réaliser une étude de rénovation thermique au préalable, pour un coût moyen de 404 euros.

Parmi ceux qui ont engagé des travaux, 80% ont opté pour une rénovation partielle. Trois postes se détachent nettement : l'isolation des combles (36%), le remplacement de la chaudière (36%) et celui des portes et fenêtres (30%). Viennent ensuite l'amélioration de la ventilation et l'isolation des murs (13% chacun), l'eau chaude sanitaire (11%) et l'isolation des planchers bas (10%).

Quelques mauvaises surprises, qui n'empêchent pas une satisfaction élevée

Le coût des travaux s'est élevé en moyenne à 450 euros le mètre carré pour les rénovations complètes et à 140 euros/m2 pour les rénovations partielles. Les aides obtenues – pour partie avant MaPrimeRénov – varient de 20 à 30% des dépenses, ce qui ramène le coût final moyen à 360 euros/m2 pour une rénovation complète et à 100 euros/m2 pour une rénovation partielle. La grande majorité (85%) de ces travaux ont été confiés à des professionnels disposant d'un label de qualité (comme le label RGE). Des surcoûts (erreur de métrage, mauvaises anticipations...) sont néanmoins constatés dans 11% des rénovations complètes et 3% des rénovations partielles. De même, 23% des répondants disent avoir constaté des malfaçons. La durée moyenne des chantiers est de onze semaines pour une rénovation complète et de quatre semaines pour une rénovation partielle.

Ceci n'empêche pas que se dégage une nette satisfaction parmi les répondants. En termes de gain de confort, le bilan est jugé positif par 86% des répondants pour une rénovation complète et 74% pour une rénovation partielle. Sur la baisse des factures la satisfaction est de 80% pour une rénovation complète, mais seulement de 56% pour une rénovation partielle, ce qui apparaît comme le principal point faible du dispositif. La diminution moyenne constatée sur les factures d'énergie est de 34%, soit une durée moyenne d'amortissement de 23 ans.

  • MaPrimeRénov' poursuit son ascension

Dans une interview au Parisien du 25 avril, Emmanuelle Wargon donne les derniers chiffres de MaPrimeRénov'. Ceux-ci confirment le succès du dispositif, encore accéléré par son ouverture à l'ensemble des ménages depuis le 1er janvier dernier. Selon la ministre du Logement, 221.000 dossiers ont été déposés depuis cette date, soit autant que durant toute l'année 2020. Sachant que MaPrimeRénov' va s'ouvrir aux propriétaires bailleurs à compter du 1er juillet, elle estime que "nous devrions finir l'année avec 800.000 dossiers déposés, soit le double de l'objectif fixé". À ce jour, 400 millions d'euros ont déjà été consommés sur l'enveloppe de 1,6 milliard, mais Emmanuelle Wargon assure que "MaPrimeRénov' sera financée à hauteur des besoins" et que cette mesure "grand public du plan de relance" ne "sera pas la victime budgétaire de son propre succès". À ceux qui s'inquiétaient d'une possible dilution de la vocation sociale du dispositif depuis la généralisation du 1er janvier, elle rétorque que "38% des dossiers déposés l'ont été par des foyers très modestes et 21% par des foyers modestes, contre 36% de familles intermédiaires et 5% aisées". Elle précise également qu'"en moyenne, les primes sont de 2.715 euros et peuvent couvrir 90% des travaux pour les plus modestes".

 

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