Revalorisations des métiers sociaux : les associations font monter la pression sur l'Etat et les départements

Au début de l'année, les associations actives dans le secteur des services à la personne s'étaient mobilisées pour que le secteur privé non lucratif ne soit pas oublié dans la revalorisation mise en œuvre dans le cadre du Ségur de la santé (voir notre article du 11 février 2021). A l'issue d'une intense concertation menée, à la demande du gouvernement, sous l'égide de Michel Laforcade, ancien directeur général d'ARS, les avancées sont réelles pour le secteur privé non lucratif de l'aide à domicile, avec l'entrée en vigueur du désormais célèbre "avenant 43" (voir notre article du 5 juillet 2021) et la mise en place d'un  financement partagé entre l'Etat et les départements (voir notre article du 8 septembre 2021). 
Aujourd'hui, la pression se déplace sur l'ensemble du secteur social. Dans un courrier en date du 22 novembre, six grandes fédérations et employeurs du secteur privé non lucratif – FAS, Uniopss, Fehap, Nexem, Cnape et Croix-Rouge française – saisissent le Premier ministre. Les signataires entendent en effet l'alerter "sur la nécessité d'intégrer les professionnels de l'ensemble du secteur social et médicosocial, financé par l'Etat notamment au titre de la politique du logement et de la politique d'accueil des demandeurs d'asile, comme par les départements pour les activités de protection de l'enfance, aux mesures de revalorisations salariales décidées pour d'autres professionnels dans le cadre du Ségur de la santé". Pour les signataires en effet, "près d'un demi-million de salariés restent toujours écartés et ignorés du champ de la revalorisation", principalement dans les domaines cités plus haut. Le courrier ne manque pas non plus de rappeler la "crise du travail social", les "tensions de recrutement dont les conséquences sont dramatiques pour l'accompagnement et l'hébergement social", le "manque de candidats dans nos écoles de formation" et "l'avenir de nos métiers [...] en péril".
Ce courrier se situe clairement dans la perspective de la "conférence des métiers de l'accompagnement social et médicosocial", annoncée le 8 novembre par Jean Castex à l'occasion de la présentation des mesures en faveur des métiers du handicap (voir notre article du 10 novembre 2021). Comme annoncé par le Premier ministre, cette conférence se tiendra "avant le 15 janvier" et associera l'Etat, les départements "largement financeurs du secteur", et les partenaires sociaux. Les fédérations font part de leur volonté de s'impliquer dans cette démarche et souhaitent que cette "négociation cadre" s'engage avant même la fin de cette année. Au-delà de la question de la "nécessaire et urgente" revalorisation salariale, les signataires insistent sur le fait que "la démarche que nous proposons a vocation à promouvoir globalement l'attractivité des métiers du travail social". Ils estiment donc nécessaire d'engager aussi, dans le cadre de la conférence, une réflexion "sur l'amélioration de la formation initiale et continue des professionnels, en particulier du secteur de la lutte contre l'exclusion, souvent parent pauvre du social et du médicosocial". Ils appellent également au lancement d'une campagne de promotion des métiers du travail social, "afin de favoriser des vocations auprès des jeunes".