Rodéos sauvages : Gérald Darmanin demande aux procureurs de confisquer les véhicules et de négocier les frais de fourrières avec les élus
Il l'avait annoncé sur X le jour même (lire notre article du 12 mai 2025) : par circulaire du 9 mai, le ministre de la Justice a demandé à tous les procureurs de "mobiliser pleinement l'arsenal juridique existant" pour lutter contre les rodéos urbains, en mettant singulièrement l'accent sur "la confiscation obligatoire du véhicule ayant servi à commettre l'infraction". Un outil qu'il juge, comme Éric Dupond-Moretti précédemment, "incontournable dans la lutte contre la récidive". L'ancien garde des Sceaux l'avait même érigé en "priorité de sa politique pénale" dans sa circulaire de 2023 (lire notre article du 25 juillet 2023), chemin que pourrait suivre son successeur – rappelons qu'il y a peu, Gérald Darmanin a invité les procureurs à saisir, en vue de leur confiscation, les téléphones portables des consommateurs de stupéfiants (lire notre article du 30 avril).
"Afin d'assurer la nécessaire conciliation de cet objectif avec celui de la maîtrise des frais de justice", le ministre enjoint par ailleurs aux procureurs de se rapprocher des élus locaux "afin de proposer la signature de protocoles avec les collectivités locales disposant de fourrières pour favoriser une prise en charge à titre gracieux des véhicules saisis dans ce cadre". Une invite déjà lancée, là encore, par Éric Dupond-Moretti, dans une circulaire de 2021 visant "l'amélioration de la lutte contre les rodéos urbains par la prise en charge par les collectivités locales du gardiennage des véhicules utilisés". À l'époque, la direction des affaires criminelles et des grâces avait obtenu de l'Association des maires de France un accord de principe sur la conclusion de tels protocoles. Un modèle-type avait même été élaboré (lire notre article du 16 juillet 2021), que la ville de Chalon-sur-Saône avait été la première à parapher, et que Gérald Darmanin joint à son instruction afin que les procureurs se l'approprient, en l'adaptant aux circonstances locales.
Au-delà de ces protocoles, Gérald Darmanin demande aux procureurs de veiller "à rechercher la destruction ou la vente avant jugement des véhicules utilisés pour commettre ces infractions".