Sécheresse : l'ensemble des préfets de département réunis le 6 mars

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, Bérangère Couillard réunissent ce lundi 6 mars en visioconférence les 100 préfets de département pour faire le point sur la sécheresse hivernale et ses suites. Après avoir tenu la première réunion de l'année du Comité d'anticipation et de suivi hydrologique (CASH) le 23 février puis réuni les préfets coordonnateurs de bassin (Loire-Bretagne, Seine-Normandie, Artois-Picardie, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée-Corse et Adour-Garonne) le 27 (lire notre article), il s'agit cette fois, selon l'entourage de Christophe Béchu, de faire un premier retour d'expérience sur les mesures prises à l'été 2022, de permettre aux cinq préfets de département aujourd'hui en situation d'alerte ou d'alerte renforcée (Pyrénées-Orientales, Var, Bouches-du-Rhône, Ain) et de vigilance sur tout leur territoire (Savoie) – voir le site Propluvia -, de partager leurs réflexions, de faire un point de situation avec Météo-France sur les prévisions de précipitations et d'inviter les préfets à réunir les comités départementaux de ressources en eau, qui rassemblent tous les acteurs concernés par la gestion de l'eau, dès le mois de mars.

Dans une interview à l'AFP ce 27 février, le ministre de la Transition écologique s'est dit "alarmé" par le déficit d'eau dans les sols en cette période de l'année. Il a déjà invité les préfets à "ne pas avoir la main qui tremble pour prendre des arrêtés" de restriction des usages de l'eau dès maintenant. L'été dernier, "nous avons eu jusqu'à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d'eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d'avoir un chiffre encore plus élevé l'été prochain et sur des territoires plus vastes" avec des agglomérations plus importantes concernées, a-t-il averti. Il a également souhaité disposer d'un "observatoire en direct des communes qui sont privées pour tout ou partie d'eau potable".

La France subit une sécheresse inédite depuis plusieurs semaines qui fait suite à une année 2022 déjà particulièrement pauvre en pluies. Sur les 18 derniers mois, 15 ont été déficitaires. Entre le 21 janvier et le 21 février, la métropole n'a pas connu de véritable pluie  - le cumul des précipitations agrégé étant quotidiennement inférieur à 1 mm, soit pendant 32 jours, la plus longue période "depuis le début des mesures en 1959", selon Météo-France. Il y a actuellement un retard dans le remplissage des nappes phréatiques – 60% d'entre elles étaient à un niveau inférieur à la normale en janvier et les chiffres de février risquent de ne pas être meilleurs – mais à ce stade, "rien n'est irréversible", "tout va se jouer d'ici avril" pour la recharge des nappes, souligne le cabinet du ministre. Si l'absence de pluie se poursuivait dans les prochaines semaines, la situation serait "particulièrement dramatique" cet été en cas de sécheresse, redoute-t-on au ministère. L'un des objectifs de la réunion de ce lundi sera donc d'"anticiper les difficultés en fonction des spécificités des territoires".