Eau : à l'entrée de l'hiver, les nappes seront à des niveaux très inférieurs à l'an dernier, alerte le BRGM

Les nappes phréatiques ont continué de baisser en août et se trouveront à l'entrée de l'hiver 2022-2023 à des niveaux "nettement inférieurs" à ceux de l'année dernière, selon le bulletin de situation du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) publié ce 15 septembre.

"En août, les niveaux des nappes sont globalement en baisse. Les pluies estivales n'ont eu qu'un impact très limité sur les eaux souterraines", indique-t-il dans ce point sur la situation en France métropolitaine au 1er septembre. Si la décharge semble "ralentie" depuis juillet, "l'état de remplissage des nappes demeure peu satisfaisant sur la plupart d'entre elles, voire inquiétant avec des niveaux bas à très bas observés sur près de la moitié du territoire", observe l'établissement public français géologique, qui pointe une situation particulièrement préoccupante au sud-est, sur le Bas-Dauphiné, la Provence et la Côte d'Azur.

La France a connu cet été une sécheresse historique aux multiples conséquences pour l'agriculture ou encore la production d'électricité, favorisant également des incendies monstres. Malgré d'importants passages pluvieux et orageux dans plusieurs régions récemment, l'eau ruisselle et peine à s'infiltrer en profondeur lorsqu'elle tombe sur un sol très sec. Une pluie "efficace" doit d'abord humidifier les sols et bénéficier à la végétation avant de pouvoir continuer son parcours dans le sous-sol, rappelle le BRGM.

L'étiage 2022 - c'est-à-dire le point bas des eaux - "devrait être particulièrement sévère sur la plupart des nappes, à l'exception du sud-ouest. Les niveaux des nappes à l'entrée d'hiver 2022-2023 seront nettement inférieurs à ceux de l'année dernière", prévoit-il. "La reconstitution des réserves en eau souterraine et l'atteinte de niveaux normaux en sortie d'hiver 2023 ne sera possible que si la recharge est abondante pendant l'automne et l'hiver", conclut le Bureau.