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Culture - Sept villes françaises se disputent le titre de Capitale européenne de la culture 2013

Après la clôture des inscriptions le 15 novembre, ce sont désormais sept métropoles françaises qui sont en lice pour le titre de Capitale européenne de la culture 2013. Créé par l'Union européenne en 1985, ce titre honorifique suscite de nombreuses convoitise après la réussite - et les retombées économiques de Lille 2004. La métropole du Nord avait en effet accueilli pour l'occasion 9 millions de visiteurs et 4.500 journalistes. Aux quatre candidatures déjà connues depuis le début de l'année - Marseille, Saint-Etienne, Lyon, et Toulouse - se sont ajoutées Strasbourg, Nice et - à la dernière minute - Bordeaux, toute auréolée de sa récente inscription au patrimoine mondial de l'Unesco. En revanche la ville de Nantes a finalement renoncé, après avoir un temps envisagé de se porter candidate. Ces villes sont prêtes à investir massivement dans le projet. Les budgets annoncés, en cas de sélection, seraient ainsi de 100 millions d'euros pour Marseille et Toulouse et de 45 à 60 millions d'euros pour Nice, Strasbourg ou Bordeaux. Des budgets sans commune mesure avec la modeste subvention de 1,5 million d'euros attribuée par la Commission européenne à la ville sélectionnée. Autre tendance forte : ce n'est plus désormais une ville seule qui se porte candidate, mais tout un ensemble de collectivités réunies au sein d'un même projet partagé. La candidature de Bordeaux, par exemple, regroupe ainsi, outre la communauté urbaine, les villes d'Arcachon, Agen, Bayonne, Pau, Périgueux et même les cités espagnoles de Saint-Sébastien et Bilbao, sans oublier le département de la Gironde et la région Aquitaine. Pour donner un sens à la candidature, cette pluralité de collectivités est organisée autour d'un thème fédérateur : "D'Europe et de Méditerranée" à Marseille, "Terre de confluences" à Lyon, "Horizons rhénans" à Strasbourg, "L'Europe en chemins" à Toulouse...
S'il est prématuré de supputer sur les chances respectives des candidats, une chose est sûre en revanche : c'est une ville française qui sera désignée Capitale européenne de la culture en 2013, en même temps qu'une cité slovaque. Ce titre est en effet réservé chaque année à deux pays membres de l'Union. Certain d'être soumis à de fortes pressions, l'Etat a pris ses précautions pour assurer la transparence du choix final. Ainsi, un décret du 14 mai 2007 organise - en application de la décision 1622/2006/CE du Parlement et du Conseil européen du 24 octobre 2006 - un concours en vue de la désignation de la ville française pour 2013. Cette tâche incombera à un jury de sélection composé de six personnalités désignées par le ministre de la Culture - après avis du ministre des Affaires étrangères et consultation de la Commission européenne - et de sept membres désignés par le Parlement européen, le Conseil, la Commission européenne et le Comité des régions. Les délibérations de ce jury, qui désignera en son sein un président et un rapporteur, seront tenues secrètes. Après une procédure en deux étapes, le nom de la ville retenue sera arrêté par les ministres de la Culture et des Affaires étrangères, conformément à la recommandation du jury de sélection. 

 

Jean-Noël Escudié / PCA