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Sport à l'école : ça bouge !

A quatre ans des Jeux de Paris, le gouvernement multiplie les initiatives pour faire bouger les enfants à l'école. La Semaine olympique et paralympique est ainsi l'occasion de braquer les projecteurs sur les dispositifs en cours mais aussi de lancer une nouvelle expérimentation. Les collectivités sont impliquées à divers titres.

Le ministère de l'Education nationale et le ministère des Sports se livrent actuellement à une grande séquence sur le sport à l'école. Le moment n'est pas choisi au hasard : nous sommes en pleine Semaine olympique et paralympique. L'enjeu, lui, est de taille : 87% des 11-17 ans bougent moins d’une heure par jour, une activité physique insuffisante selon les experts. Quant au message, il vise à démontrer que les possibilités de rendre le sport plus accessible à l'école se sont développées et que de nouvelles mesures vont permettre d'aller plus loin encore.
Tout commence le 23 janvier par la réponse de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, à la question écrite du sénateur de l'Aisne, Antoine Lefèvre, lequel souhaitait savoir quelles mesures seraient prises pour suivre les recommandations formulées en septembre 2019 par la Cour des comptes dans un rapport consacré au sport à l'école. En substance, les magistrats financiers préconisaient de renforcer l'enseignement de l'EPS dans le primaire, de revitaliser l'organisation du sport scolaire, de faciliter les liens entre l'école et les clubs et de donner à l'EPS des objectifs vérifiables.
Dans sa réponse, la ministre affirme que "l'enjeu prioritaire est de multiplier les passerelles entre l'EPS et les disciplines sportives, par l'instauration du parcours éducatif et sportif tout au long de la vie". Parmi les moyens d'y parvenir, l'accès aux équipements constitue "un objectif partagé". D'où les travaux en cours pour actualiser le recensement des équipements sportifs (RES), notamment scolaires, et renforcer leur usage en lien avec les collectivités territoriales. 

Faire converger les politiques sportives et scolaires

Au chapitre des équipements toujours, les collectivités sont incitées à en ouvrir plus largement les portes afin d'encourager le développement de "la continuité éducative dans la pratique sportive des élèves" en s'appuyant sur le label Génération 2024. Pour l'année scolaire en cours, 2.212 établissements scolaires et 54 établissements supérieurs sont labellisés, a précisé la ministre, avant d'indiquer la cible d'ici 2024 : 20% d'établissements labellisés.
Pour les autres établissements, et notamment ceux inclus dans les cités éducatives, le développement du sport à l'école passe encore par l'expérimentation "Cours le matin, EPS et sport l'après-midi". Enfin, la réorganisation territoriale de l'État, qui prévoit cette année la constitution de délégations régionales académiques à la jeunesse, à l'engagement et aux sports, devrait favoriser, selon Roxana Maracineanu, "la convergence de politiques et dispositifs de politiques publiques sportives et scolaires au bénéfice de l'éducation formelle et informelle". 

Une expérimentation peut en cacher une autre

Le 28 janvier, c'était au tour du ministre de l'Education nationale d'apporter sa réponse à une question écrite du député de la Gironde, Alain David, lequel lui demandait ce qu'il prévoyait "de mettre en place afin de permettre un meilleur enseignement de l'éducation physique et sportive" dans les écoles.
Sur l'expérimentation "Cours le matin, EPS et sport l'après-midi", Jean-Michel Blanquer a pu préciser que 91 écoles, pour un total de 250 classes, et 27 collèges, pour un total de 159 classes, étaient concernés pour l'année scolaire 2019-2020.
Quant à la Semaine olympique et paralympique, qui se déroule du 3 au 8 février, elle a permis de lancer une nouvelle expérimentation baptisée "30 minutes d’activité physique par jour à l’école". Un appel à manifestation d'intérêt vient d'être publié à cet effet. 
Dès la rentrée de septembre 2020, sur la base du volontariat, les écoles pourront ainsi proposer chaque jour une demi-heure de sport, distincte de l'enseignement de l'EPS. Le ministère de l'Education nationale explique que dans le cadre de cette expérimentation, "l'activité physique quotidienne doit s'appuyer sur l'environnement existant". Par conséquent, "une tenue sportive n'est pas nécessaire, la cour d'école, les locaux scolaires et les abords de l'école seront utilisés en priorité". Enfin,  il est précisé que "tous les acteurs de la communauté éducative (enseignants, éducateurs, famille, municipalité, associations partenaires dont notamment l'Usep et l'Ugsel, clubs sportifs, etc.) peuvent être impliqués dans la définition d'un projet qui s'intégrera au projet d'école".