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Stations de montagne et changement climatique : l'adaptation entre en piste

A l'issue d'une réunion à Paris le 20 février avec des acteurs de la montagne, la ministre de la Transition écologique a annoncé le lancement d'un programme spécifique d’accompagnement dans la transition écologique des stations.

Déficit de neige en moyenne altitude, recul de la fréquentation des stations de ski (voir notre article du 13 juin dernier) et émoi suscité dans l'opinion publique par la vidéo d'un hélicoptère livrant des tonnes de neige à la station pyrénéenne de Luchon-Superbagnères (Haute-Garonne)… Il n'en fallait pas plus pour faire réagir le ministère d'Elisabeth Borne, laquelle a vite eu la garantie que ces pratiques d’enneigement par hélicoptère "n’avaient pas vocation à être renouvelées"…
Pour rencontrer les élus et professionnels des stations, reçus à Paris le 20 février, la ministre de la Transition écologique était accompagnée de Jean-Baptiste Lemoyne. Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pilote en effet le comité de filière tourisme. Aux acteurs présents, ils ont annoncé le lancement d'une offre d'assistance pour les aider à "s'adapter aux hivers moins enneigés". Opérationnelle d'ici six mois, cette offre qui bénéficiera d'un programme spécifique au sein de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) vise avant tout à encourager les bonnes pratiques. Elle mobilisera les commissaires de massif, les opérateurs de l’État et s'appuiera sur l'expérimentation menée depuis 18 mois dans le cadre de "France Tourisme Ingénierie" qui mobilise Atout France et la Banque des Territoires.

Un soutien au tourisme quatre saisons

Plus courantes sous les tropiques comme sur les bords de la Méditerranée, les mesures concrètes d’adaptation restent timides dans les communes de sports d'hiver. L'Ademe met parfois en avant l'exemple d'une station de ski des Cévennes transformée en centre d’activités quatre saisons. Dans les Alpes, Les Saisies ou Chamonix-Mont-Blanc travaillent sur l'adaptation des équipements fragilisés par la hausse des températures et la concentration des aménagements en haut des domaines. Pour adapter son territoire tout en impliquant ses habitants, Chamonix s'est aussi doté d'un cadastre énergétique plus transversal qu'à l'accoutumée. A l'échelle de plusieurs massifs, la démarche réflexive d'"ateliers des territoires" a fait remonter des pistes dont les acteurs locaux tiennent compte : réinventer les modèles touristiques en hiver, diversification touristique des stations, etc. C'est visiblement dans cet esprit que le ministère souhaite appuyer ces stations, en les aidant à "s'adapter avec un modèle touristique plus tourné vers les quatre saisons". Non sans lien, Jean-Baptiste Lemoyne a par ailleurs signalé que le tourisme durable sera au coeur du prochain comité interministériel du tourisme présidé par Edouard Philippe. Une stratégie élaborée sur la base d’une mission d’expertise pilotée par l’Ademe y sera présentée.