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Education / Développement durable - Une étude évalue l'impact des projets "Eco-école"

Des "projets créatifs et positifs" qui "favorisent l'implication des élèves, enrichissent leurs apprentissages et contribuent à une profonde innovation sociale". La Fondation pour l'éducation à l'environnement en Europe, qui porte le programme Eco-Ecoles parrainé par l'Association des maires de France, a publié début septembre une étude sur l'impact des démarches de développement durable mises en place dans les établissements de son réseau. Malgré un nombre limité de réponses exploitables - 262 au total sur une enquête ayant ciblé 630 établissements des 1.800 écoles, collèges et lycées labellisés "Eco-école" -, les résultats fournissent un éclairage intéressant sur les bénéfices de telles démarches pour les différentes parties prenantes, collectivités comprises, des établissements.

Moins gaspiller, trier les déchets, économiser de l'eau et de l'énergie...

Invitées à choisir l'un des six thèmes prioritaires du programme Eco-Ecole -l'alimentation, la biodiversité, les déchets, l'énergie, l'eau et les solidarités-, les écoles participantes doivent ensuite suivre une méthodologie précise : réalisation d'un diagnostic, définition d'un plan d'action, implication de toute l'école et de la communauté, etc.
L'enquête nous apprend ainsi que 72% des établissements (sur 150 répondants) ont travaillé à réduire le gaspillage alimentaire. Ou encore que 81% (sur 70 écoles) ont proposé des produits bio, de saison et/ou locaux à la cantine. Sur chaque thème, l'impact des démarches menées sur les pratiques des parents est interrogé ; 86% des parents répondants ont par exemple déclaré mieux trier leurs déchets à la suite du projet Eco-école. 
Les économies réalisées grâce aux démarches menées sont en outre valorisées à travers des exemples parlants : 8% de réduction de la consommation d'énergie pour un collège du Nord-Pas-de-Calais et même 76% de diminution de la consommation d'eau pour un collège en Midi-Pyrénées.

Des liens renforcés entre l'école et son environnement... partenarial

L'étude a cherché également à appréhender l'impact de ces démarches sur les collectivités concernées, avec par exemple des questions sur la sensibilisation à la biodiversité des agents d'entretien des espaces verts ou encore sur la volonté de généraliser certaines expérimentations à tous les établissements du territoire. Le petit nombre de collectivités répondantes (80 au total dont 64% de communes) limite cependant la portée de ces données.
Le chapitre "Relations au sein de l'établissement, avec les parties prenantes et le territoire" démontre toutefois que la mise en oeuvre d'éco-projets permet un renforcement des liens entre l'école et son environnement. 98% des établissements labellisés (soit 228 établissements sur 233 répondants) ont ainsi eu recours à un acteur local, et en premier lieu à leur commune, pour mettre en œuvre leur projet. Les écoles vont parfois aussi plus loin en associant ces partenaires (communes, associations de parents d'élèves, association d'éducation à l'environnement et, plus rarement, communautés de communes et départements) à leur comité de suivi Eco-école.

Des élèves plus épanouis et plus autonomes 

D'un point de vue éducatif, de tels projets s'avèrent bénéfiques, notamment pour les élèves en difficulté. Selon l'enquête, 83% des enseignants (sur 236 répondants) ont estimé que le projet Eco-école a permis à ces derniers de renforcer leur motivation à l'école. Un regain de motivation qui ne conduit pas tout droit au succès, puisque seuls 31% des enseignants ont perçu un impact positif de la démarche sur les résultats scolaires des élèves. En revanche, la plupart des établissements ont jugé que la démarche permettait aux élèves d'acquérir des compétences moins académiques, telles que la prise d'initiative, l'autonomie et la capacité à vivre ensemble, et de se sentir plus épanouis.

Education au développement durable : 10.000 nouveaux projets à venir?  

Inventé au Danemark au lendemain du Sommet de la terre de Rio et désormais implanté dans une cinquantaine de pays, le programme de labellisation Eco-école concerne 300.000 enfants et jeunes en France. L'association qui s'en occupe, la Fondation pour l'éducation à l'environnement en Europe, gère en France cinq autres programmes d'éducation à l'environnement et au développement durable, dont le Pavillon Bleu et la Clef Verte.
En France, trois circulaires de 2004, 2007 et 2011 du ministère de l'Education nationale précisent les modalités de la généralisation de l'éducation au développement durable dans le cursus scolaire. Présentant le 4 septembre les grands chantiers croissance et verte et transition énergétique pour les prochains mois (voir ci-contre notre article de ce jour), la ministre de l'Ecologie a évoqué à ce sujet la feuille de route issue de la conférence environnementale de 2013. Cette dernière avait fixé l'objectif d''engager 10 000 projets d’écoles et d’établissements scolaires mettant en oeuvre des démarches globales pour l’environnement et le développement durable".

 

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