Apprentissage : le ministre du Travail "veut faire quasiment aussi bien avec un peu moins"

Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a confirmé son objectif de réaliser des économies dans l’apprentissage, mais à condition de ne pas "mettre à mal" cette dynamique. 

À combien s’élèvera l’aide à l’embauche des apprentis l’an prochain ? Alors qu’en 2025, cette aide est déjà passée de 6.000 à 5.000 euros pour les PME et à 2.000 euros pour les entreprises au-delà de cette taille, la question s’est imposée dans l’audition du ministre du travail, Jean-Pierre Farandou, par la commission des affaires sociales du Sénat, mardi 28 octobre, au vu de l’ampleur des économies affichées sur ce poste dans le PLF 2026 (lire notre article).  

Invité à réagir à la suggestion du sénateur du groupe macroniste des Yvelines Martin Lévrier d’une aide dégressive selon le niveau de qualification (de 5.500 euros pour l’infra-bac à 1.500 euros pour les masters), le ministre du Travail ne s’est pas montré fermé à cette piste. Le niveau de soutien public aux employeurs d’apprentis dans le supérieur "fait partie des thèmes d’optimisation que l’on veut poursuivre", sachant que la croissance de l’apprentissage du supérieur n’a "peut-être pas" été assez maîtrisée, a souligné le ministre. "On peut faire quasiment aussi bien avec un peu moins", affirme-t-il, et ce, sans "renonce[r]" à "l’apprentissage originel" visant les niveaux bac et infra-bac.

"L’intention n’est pas de mettre à mal l’apprentissage"

Toutefois, le ministre s’est gardé de proposer tout nouveau barème. Il attend de connaître les tendances de signatures de contrats en 2025, qui devraient être connues dans quelques semaines. "L’intention n’est pas de mettre à mal l’apprentissage", a-t-il précisé, soulignant en substance qu’il ne serait pas indifférent à une baisse supérieure à 5% du flux de contrats signés en 2025.

"Si c’est un plateau (sic) à 3, 4 ou 5% [de baisse], ça va, mais si la marche est plus basse, l’inquiétude que vous formulez prend toute sa valeur", a-t-il répondu à une question de la sénatrice Les Républicains de l’Isère Frédérique Puissat, qui milite pour une pause dans la baisse des aides aux employeurs entamée l’an dernier. 

Une "recherche d’efficience" dans l’insertion et les missions locales

Pour les autres volets de la politique de l’emploi, le ministre n’a pas fixé les mêmes lignes rouges. À propos de l’insertion par l’activité économique, sujet d’un rapport Igas en 2023 (lire notre article) puis d’une revue des dépenses en 2024 (lire notre article), le ministre reconnaît "une ambition d’économies assez fortes" mais défend l’idée "d’une recherche d’efficience". "Je pense qu’il y a de bons exemples, il y en a des moins bons, il faut que l’État se dote des moyens d’être plus au clair sur les endroits qui marchent et qui ne marchent pas, sur les formules qui marchent moins bien", afin d’être "sûr que l’argent est bien dépensé".

Idem pour les missions locales, où la baisse de financement de 13% prévue représenterait plus de 1.000 suppressions d’emploi en équivalent temps plein selon l’Union nationale des missions locales. "Les missions locales font partie des dispositifs qui seront regardés en termes d’efficience", a déclaré le ministre, se donnant "le droit de regarder".

 

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