PLF 2026 : fort recul des crédits dans l’apprentissage et l’insertion par l’activité économique

Les mesures d’économies du projet de loi de finances 2026 mettent plusieurs grands pans de la politique de l’emploi à contribution. Les crédits en matière d’apprentissage et d’aides aux postes en insertion dans l’activité économique sont en fort recul.

Avec 2,5 milliards d’euros d’économies envisagées, le projet de budget du ministère du Travail est fortement mis à contribution pour réduire les dépenses publiques. Certains gros volets des politiques de l’emploi, visant les jeunes comme les adultes, sont concernés. 

-30% de crédits pour les employeurs d’apprentis

A commencer par l’apprentissage. L'enveloppe destinée aux employeurs d'apprentis chute à 2,1 milliards d'euros en 2026, contre 3,1 milliards en 2025, soit une baisse de 30% en autorisations d'engagement. Depuis 2024, ces crédits sont désormais divisés par deux. 

Les paramètres de la future aide ne sont pas encore connus. S’insurgeant contre les “nouvelles atteintes” au soutien à l’apprentissage des jeunes, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment “appelle les parlementaires à défendre l’attractivité de la voie de l’apprentissage pour les jeunes et à concentrer les efforts d’accompagnement sur les petites entreprises employant moins de 50 salariés, véritable poumon de ce dispositif". 

S’y ajoutent la suppression de l’aide forfaitaire à 500 euros pour le permis de conduire, ainsi que la suppression de l’exonération des cotisations sociales pour les contrats d’apprentissage qui va réduire le salaire net des apprentis. 

268.400 contrats d’engagement jeunes

Les contrats d’engagement jeunes sont une nouvelle fois ciblés : le PLF 2026 programme 268.840 entrées en contrats d’engagement jeunes, partagés entre les missions locales (188.840) et France Travail (80.000), contre un objectif de 285.000 l’an dernier. S’y ajoutent 10 millions d’euros pour le CEJ réservé aux jeunes en rupture. 

L'enveloppe dédiée à l’allocation du parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (Pacea) est également revue à la baisse, passant de 53 millions d'euros en 2025 à 43,27 millions d'euros en autorisations d'engagement en 2026. 

L'établissement public pour l'insertion dans l'emploi (Epide) et les écoles de la deuxième chance sont les seuls à sortir gagnants du projet de budget, avec 5 millions d'euros supplémentaires.

627 millions d’euros pour la formation des chômeurs en région

Côté demandeurs d’emploi, la copie du nouveau gouvernement prévoit 515 équivalents temps plein en moins mais compte tout de même sur des "gains d'efficience" pour "permettre la montée en charge des accompagnements intensifs" visant les bénéficiaires du RSA. 

La contractualisation insertion-emploi avec les départements qui vise ces mêmes publics est dotée de 123 millions d'euros en autorisations d'engagement et 144,92 millions d'euros en crédits de paiement, des montants en baisse.

Le financement des pactes régionaux d'investissement dans les compétences (Pric) en 2026 sera porté à 148 millions d'euros de crédits de paiement correspondant à des restes à payer, complété par un apport du fonds de concours de France compétences d'un montant de 627 millions d'euros en autorisations d'engagement.

Des coupes "sans précédent" dans l’insertion par l’activité économique

Les réactions sont très vives du côté des structures d’insertion par l’activité économique dont les aides aux postes reculent de 14% pour s’établir à 1.293 millions d'euros en autorisations d'engagement. Soit 60.000 personnes qui seraient privées d’un accompagnement, selon le collectif IAE qui dénonce des "coupes budgétaires sans précédent" et de "fausses économies". Le budget dédié aux travailleurs en insertion passe lui aussi de 669 millions d'euros à 480 millions d'euros. En 2024, il y a eu 168.000 entrées en parcours d’insertion, hors reconductions. 

L'enveloppe des contrats aidés, elle aussi en recul, permettra de financer 16.000 nouvelles entrées en parcours emplois compétences (PEC), dont 2.720 contrats cofinancés par les conseils départementaux en faveur des bénéficiaires du RSA, soit près de 17% des contrats aidés. En 2024, plus de 57.000 entrées en PEC étaient enregistrées.

Les maisons de l'emploi bénéficieront de 4,79 millions d'euros en autorisations d'engagement et en crédits de paiement. Le dispositif "territoires zéro chômeur de longue durée" (TZCLD) voit sa participation de l'État fixée à 68,8 millions d'euros en autorisations d'engagement et en crédits de paiement pour 2026. 

 

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