Bassin minier et Sambre-Avesnois-Thiérache : le travail de redynamisation se poursuit
Une nouvelle convention ERBM (Engagement pour le renouveau du bassin minier) 2025-2027 et une troisième version du pacte Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT) 2025-2029 ont été signées le 2 septembre 2025. Objectif : redynamiser ces territoires fragilisés par la désindustrialisation.

© @frebsamen/ François Rebsamen
Le programme de redynamisation des territoires des Hauts-de-France marqués par la désindustrialisation se poursuit avec la signature le 2 septembre 2025 d'une nouvelle convention ERBM (Engagement pour le renouveau du bassin minier) 2025-2027 et du troisième pacte Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT) 2025-2029 entre l'État, la région, les départements de l'Aisne, du Nord et du Pas-de-Calais, et les intercommunalités concernées.
C'est en 2017 que la première convention ERBM a été signée sur la base d'un programme établi pour dix ans pour transformer ce territoire d'1,2 million d'habitants qui a connu les affres de la désindustrialisation, avec, à la clé, une enveloppe de 208 millions d'euros. Bilan : plus de 15.500 logements rénovés (plus de 3.000 logements rénovés par an), 300 hectares d'espaces publics réaménagés, dix nouveaux réseaux de chaleur en projet. 3.700 emplois ont été créés ou consolidés et deux gigafactories pour la fabrication des moteurs de véhicules électriques se sont installées sur le territoire. Sans compter la création de nouvelles maisons de santé et d'espaces France Services.
Transformer le bassin minier
La nouvelle convention signée le 2 septembre pour la période 2025-2027, met à jour les objectifs à travers cinq axes principaux : améliorer l'habitat, faciliter les mobilités du quotidien, favoriser l'accès à l'emploi, promouvoir la santé et valoriser le patrimoine naturel, culturel, minier. Pour exemple, la rénovation des espaces publics achevée dans cinq cités minières (Lens, Liévin, Condé-sur-l'Escaut, Fenain) va se poursuivre dans dix autres cités et dix nouveaux chantiers démarrent en 2025. "À fin 2024, 200 millions d'euros de subventions ont été accordées aux bailleurs sociaux Maisons&Cités et Sia habitat pour la réhabilitation des logements et 90 millions de subventions accordées aux EPCI ou communes pour la requalification des espaces publics", indique le dossier de présentation de la convention ERBM. En matière de mobilité, les premiers travaux ont concerné la mise à 2x2 voies de la RN17 entre Vimy et Arras et la rénovation intégrale de la rocade minière A21. "Plus de 58 millions d'euros ont été investis sur l'A21, 55 millions sur les routes départementales du Pas-de-Calais et 125 millions sur celles du Nord", détaille encore le document.
"Avec cette nouvelle convention, les partenaires de l’ERBM confirment leur volonté de transformer le bassin minier en un territoire plus durable, plus attractif et plus solidaire", se félicite la région qui apporte 30 millions d'euros pour la rénovation des logements dans les 35 cités prioritaires et 100 millions d'euros pour les espaces publics, à parité avec l'État.
Redonner confiance
Concernant le pacte SAT, ce sont plus de 850 millions d'euros de fonds publics qui ont été investis depuis 2018 pour le développement du territoire, avec la modernisation des infrastructures, le développement de l'économie locale, un accès à la santé et aux services publics renforcés. Tout a commencé en 2017, au moment de l'élection d'Emmanuel Macron. "Nous avons indiqué au président que notre département était celui qui avait le moins voté pour lui au deuxième tour, et que cela reflétait un sentiment d'abandon, relate Nicolas Fricoteaux, président du conseil départemental de l'Aisne. Nous l'avons interpellé en faisant des propositions et il a voulu faire quelque chose de particulier pour une partie de l'Aisne particulièrement touchée, la Thiérache, et cela a donné le premier pacte en novembre 2018." Le pacte, dont une deuxième version a été mise en œuvre en 2021 et une troisième signée en septembre, permet de flécher des budgets du droit commun vers le territoire, au départ dans le domaine de la rénovation du patrimoine (palais de justice de Vervins par exemple). Il a notamment permis d'avancer sur le serpent de mer que représentait depuis près de cinquante ans la RN2. "Il n'y a pas de crédit particulier mais un fléchage du droit commun", détaille le président de l'Aisne, qui estime que son territoire n'aurait pas eu ces financements sans le pacte.
La troisième version du pacte, qui couvre la période 2025-2029, se fixe notamment des objectifs dans les domaines du quotidien des habitants et de la sécurité. "Le Pacte 3 est plutôt orienté sur l'humain, la santé, les hôpitaux, la lutte contre les violences intrafamiliales, avec des réimplantations de gendarmeries, poursuit Nicolas Fricoteaux. De manière générale, c'est une attention particulière portée au territoire et une façon de mobiliser toutes les forces, mais aussi et surtout un moyen de redonner confiance !"
D'autres pactes de ce type ont été signés ces dernières années avec les Ardennes, la Creuse et la Nièvre.